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Bof... Quelques moments sympas, mais très dispensable
Il faut vraiment que je me décide une fois pour toutes à regarder des séries d'une seule traite après la sortie de tous les épisodes, parce que ce drama est l'exemple parfait qu'attendre une semaine pour découvrir la suite d'une histoire pas très passionnante à la base, génère une réelle baisse de motivation et d'implication. Parce que oui, ce drama n'est pas super folichon, ça commence plutôt bien avec une intrigue universitaire qui ne vole certes pas très haut mais plutôt mignonne et qui se suit sans déplaisir, pour basculer vers quelque chose de plus orienté "thriller" avec un peu de suspense et (très peu) d'action. En soi ce n'est pas spécialement gênant mais ce n'est pas super bien agencé, et on a des moments très longs et très chiants où il ne se passe pas grand-chose, ce qui attise l'impatience de l'audience. Mais il ne faut pas pousser non plus, on a déjà vu bien pire et je ne suis pas d'accord avec toute cette partie des critiques sur le forum qui, dès lors que l'un ou l'autre a commencé à se plaindre de la stupidité du scénario (depuis quand les BL sont censés être des chefs-d'œuvre de philosophie ?), se sont mis à cracher sur le drama comme une meute de hyènes incapables de faire la part des choses. Alors là, c'était open bar, et après avoir bien descendu le scénario et la tournure un peu différente vers le milieu, c'était au tour du nombre d'épisodes qui ont été rajoutés par la production (16 épisodes étaient prévus, pour finalement se trouver au nombre de 18 à la dernière minute). J'ignore ce qui a engendré ces changements et je comprends qu'on puisse être impatient d'arriver à la fin quand on s'ennuie, mais bon, si on veut vraiment être objectif, cette série a bien sûr de nombreux défauts, mais aussi quelques moments sympas et des qualités qui rehaussent un peu le niveau.Car bien que plutôt mal fichue en ce qui concerne les rebondissements amenés après l'épisode 10, il faut reconnaître que cette nouvelle orientation plus policière apporte une certaine nouveauté à une intrigue universitaire qui avait tout pour être des plus classiques. Une volonté de se diversifier certes maladroite, qui tente sans doute de surfer sur la vague des nouveaux BL tels que Manner of Death de façon plutôt bancale, mais hé ! si c'est tiré d'un bouquin et qu'ils l'ont adapté tel quel parce qu'ils ne pouvaient pas l'amputer d'une partie importante de l'intrigue, on ne va pas leur jeter la pierre non plus, et au moins ça a le mérite de nous changer un peu des BL vus et revus.
Autre avantage que j'ai trouvé à cette histoire : certains acteurs m'ont agréablement surprise. Celui qui incarne Rain, par exemple, est diablement plus sexy et intéressant que dans le très médiocre "Nitiman" où il était loin d'être au top. Cela m'a d'ailleurs apporté une constatation toute bête, à savoir que maintenant que les BL commencent à être plus nombreux et variés depuis leur démarrage tâtonnant, bénéficiant désormais de quelques années de recul, nous avons l'occasion de suivre l'évolution de certains acteurs très nuls ou sans aucun charisme à leurs débuts, mais qui gagnent en maturité et en sobriété au fur et à mesure qu'ils prennent de l'expérience et surtout de l'âge. Celui qui incarne son love interest, Phayu, est quant à lui bien mimi. Bon perso je l'ai trouvé assez ahuri et coincé durant tout le drama, son jeu manque sérieusement de variations, mais vu qu'il a bien plu à pas mal de monde, j'imagine qu'il se verra offrir sans soucis de bonnes occasions de progresser au niveau de ses expressions faciales.
Pour continuer sur le sujet des points positifs, aucun des couples n'a présenté de moments ou de comportements problématiques. Et d'ailleurs, nous avons droit à trois romances ainsi que deux "couples en phase de formation" si je puis le dire ainsi, alors oui ces deux dernières histoires sortent un peu de nulle part dans les 2 derniers épisodes, mais au moins les deux amoureux transis ne resteront pas longtemps laissés pour compte, et le nombre de romances me fait dire qu'on a pas complètement perdu son temps. D'autant que les couples se forment à des moments différents, permettant de maintenir un peu d'intérêt pour cette histoire globalement assez barbante.
Alors concernant les romances, justement, je dois avouer qu'à partir de l'épisode 10 je me suis complètement désintéressée des couples principaux. Celui formé par Kim et Sun, les deux héros, est vite devenue répétitif et m'a lassée au point que lorsqu'ils se sont embrassés pour de bon, j'étais bien tentée de faire avance rapide. C'est bien exécuté, mais ça arrive après des scènes plutôt ennuyeuses et gnangnan, du coup on n'en a plus rien à foutre. Je n'ai d'ailleurs aucun intérêt pour les histoires d'amour entre des personnages qui se sont connus dans leur enfance, les questions de destinée me laissant relativement indifférente, et ce point-là m'a presque faite ronfler tellement le cliché est éculé. Fluke (Sun) est pourtant à l'aise et naturel dans son jeu ce qui est assez rare dans les BL, et ça au moins c'est appréciable même s'il ne fait pas grand-chose d'autre qu'arborer un sourire tout mignon, pleurer ou se tenir le cœur parce qu'il est en train de faire une énième crise, quant à Ohm (Kim) il est fidèle à lui-même, un très joli robot-ténébreux (appréciez le jeu de mots) pas très expressif mais bon il reste charismatique et agréable à regarder. La romance formée entre Rain (le frère de Kim) et Phayu (le fils du fidèle domestique) m'a davantage faite vibrer, mais là encore elle m'a vite lassée, pour la simple et bonne raison qu'elle se concrétise dans l'épisode 10 et qu'après ça les deux persos ne partagent plus vraiment de scènes ensemble étant donné la tournure du scénario, de ce fait leurs retrouvailles ne m'ont fait ni chaud ni froid.
Par contre ce qui m'a fait tenir jusqu'à la fin, et je l'avoue sans honte, c'est la troisième romance formée par Pie et Petch. A la base j'aime énormément le trope "enemies to lovers", ou "rivalry to love" dans ce cas précis puisque les deux personnages sont censés être amis, même s'ils n'arrêtent pas de se friter et que ça dégénère sérieusement. Et quand on passe son temps à souffler d'impatience devant le couple principal en attendant juste les scènes d'un couple très secondaire, c'est que quelque part, il y a un problème. Quoi qu'il en soit j'ai adoré leur histoire, pas très originale pour les habitués mais je m'en fous tant que ça fait le job, et ça le fait même carrément. Il m'a quand même fallu revisionner toutes leurs scènes depuis le début pour comprendre leur dynamique, d'une part parce qu'elles sont peu nombreuses et on a même quelques épisodes où ils n'apparaissent pas du tout, d'autre part parce que l'acteur qui incarne Pie est assez catastrophique. Le cliché "enemies to lovers" nécessite une certaine subtilité pour que l'audience comprenne un minimum que derrière les disputes et la colère de façade, se cachent des sentiments plus complexes. Ce n'est pas forcément à la portée des débutants, et Pie ne s'en sort pas bien. Sans un nouveau visionnage, et mes tentatives (désespérées) d'interpréter leur dynamique au travers de dialogues pas toujours très clairs, je n'aurais pas capté grand-chose et même encore maintenant, il m'est difficile de déterminer avec certitude si Pie est vraiment amoureux de Kim mais qu'il commence à se sentir troublé par Petch, s'il croit aimer Kim parce qu'il refuse d'admettre ses sentiments pour Petch, ou s'il fait juste semblant pour le blesser et le pousser à révéler ses vrais sentiments. En revanche Petch est beaucoup plus facile à comprendre : d'accord il est assez impassible parce que c'est son personnage qui veut ça, mais ses yeux sont très expressifs et dès le début, l'amour douloureux qu'il éprouve secrètement pour Pie est évident pour les spectateurs. Je m'attendais à une résolution assez décevante de leur histoire, et là, Bam ! on a droit à une scène d'émotion bancale (je le répète, l'acteur incarnant Pie & ses dialogues sont à chier), mais qui a réussi à me serrer le cœur et à me surprendre justement parce que les sentiments de Petch, que ce dernier ne peut plus cacher, sont exprimés avec suffisamment de retenue et de justesse pour être crédibles. Il a l'air d'un petit animal blessé et j'ai franchement eu envie de le consoler et de le cajoler. Ou alors c'est juste un coup de cœur irrationnel de mon côté, je ne sais pas, mais personnellement j'ai trouvé cette scène très touchante et ça m'a fait oublier qu'elle était à moitié gâchée par Pie, celui-là étant aussi mal à l'aise dans les dialogues que dans sa façon d'embrasser (ce qui se voit hélas comme le nez au milieu de la figure). Bref, j'étais en train de m'endormir devant le drama quand ce moment précis m'a fait l'effet d'un électrochoc, ravivant d'un coup mon intérêt déclinant. Et là, je me suis dit que je devais absolument suivre l'acteur Kan Krittikorn, chose qui ne m'arrive jamais (quand j'aime bien un acteur, je suis juste contente de le revoir, ça ne veut pas dire que je vais suivre tout ce qu'il fait et puis j'ai passé l'âge de ces conneries), parce que même si son jeu n'est pas très varié, dans cette scène il parvient à être émouvant et je trouve qu'il a du potentiel. L'autre aussi, hein, il ne faut pas désespérer, et comme évoqué plus haut, avec le temps ce garçon acquerra peut-être cette subtilité qui lui manque. Quoi qu'il en soit c'était une jolie découverte, et j'espère sincèrement que Kan Krittikorn se verra offrir des rôles dans d'autres BL et des scènes plus conséquentes. Et pour finir sur ce couple, parce que je me rends compte que le paragraphe consacré à leur schmilblick est sacrément plus long que tout ceux portant sur les autres aspects du drama, leur romance qu'on décrirait pourtant comme jouée avec les pieds rattrape un peu tout le reste, et même si je suis très déçue qu'une fois passés à l'acte on ne voie pas leur relation se développer (il faut bien conclure le thriller dans les temps), elle est la seule raison pour laquelle j'ai donné une note aussi bienveillante.
En conclusion, c'est un BL tout à fait dispensable, absolument pas original, qui manque un peu d'âme et qui est limite chiant à certains moments. Le scénario a d'ailleurs de nombreuses lacunes, ou est parfois complètement absurde. La musique est trop répétitive, ils nous sortent la même mélodie à chaque moment un peu intense. Tout ça est finalement très paresseux. Les fans du couple OhmFluke en tireront peut-être une satisfaction, mais ils feraient mieux de revoir Until We Meet Again, où leurs personnages nous font davantage battre le cœur et bénéficient d'une intrigue qui tient mieux la route. Néanmoins, on a déjà vu des BL beaucoup plus crétins et toxiques que celui-là, et il ne faut pas oublier que si la diversification des BL nous donne désormais des attentes plus élevées, cette période de transition demande encore un peu de patience envers leurs qualités fluctuantes. Le changement de direction au milieu de l'histoire ne fonctionne pas très bien parce qu'il est bancal et génère des longueurs inutiles, mais en même temps il a le mérite d'exister et d'amorcer quelques différences par rapport aux dramas universitaires habituels. Plusieurs romances se concrétisent, et bien qu'elles restent légères et qu'on ait droit à une seule scène de bisous et d'intimité par couple, c'est plutôt appréciable. Certes ça ne vole pas très haut, mais ça reste très romantique dans son ensemble. Enfin, on a le plaisir de redécouvrir l'acteur incarnant Rain plus sexy que dans Nitiman, son alchimie est d'ailleurs plus intéressante avec le beau gosse qui interprète Phayu, en espérant les revoir dans d'autres dramas. Et surtout, last but not least, il y a mon petit chou Kan Krittikorn, mon coup de cœur dont la brève scène d'émotion justifie à elle-seule le plaisir coupable que j'ai eu à mater ce drama, et celui-là personne n'a le droit d'y toucher. Vous êtes prévenus.
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Mignon
Pour une fois, nous avons droit à un BL thaïlandais qui ne nous gave pas avec des longueurs inutiles. Et pour cause, il n'y a que 8 épisodes qui ne dépassent jamais 30 minutes, et d'ailleurs, si on coupe les génériques de début et de fin ainsi que les récap des épisodes précédents et du suivant, ça réduit encore la durée. On n'a donc pas le temps de s'ennuyer, ce qui est un premier point positif.L'originalité du scénario est aussi un aspect que j'ai apprécié. Attention, quand je dis "originalité", ça n'indique pas une absence de clichés - parce que des situations convenues, à commencer par les bisous accidentels et très improbables qui durent plus de 10 secondes, il y en a à la pelle. Je fais allusion au fait que l'histoire se passe dans le milieu professionnel, avec des adultes dont l'un est tailleur et l'autre est l'héritier d'un homme qui a trahi le père du premier, et qui souffre en prime d'une phobie l'empêchant de sortir de chez lui. Des éléments intéressants qui, s'ils ne nous surprennent pas des masses, ont le mérite d'apporter un vent de fraîcheur dans le paysage des BL thaïs, prouvant que la Thaïlande est désormais bien décidée à nous offrir des scénarios diversifiés. Cela a droit à quelques encouragements, du moins à mon sens, quitte à redevenir sévère plus tard, quand le marché sera suffisamment inondé de scénarios hors-universitaires et qu'on aura vraiment de quoi comparer.
Je ne dirai pas que les deux acteurs sont particulièrement doués, par contre ils sont très à l'aise dans les scènes intimes, pas de bobine gênée, d'air débile ou d'hésitations ridicules. Là encore, une nette progression appréciable et comme l'ont déjà mentionné les précédentes critiques, les voir torse nu est un plaisir pour les yeux. Leur romance est mignonne, elle ne vole pas très haut mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande.
Là où le drama a réussi à me surprendre, c'est sur l'angle de la rupture familiale. L'approbation des parents et la réconciliation sont souvent un thème important, d'ailleurs la famille est une des valeurs fondamentale de la Thaïlande. Ici, le père de Nawee est un parfait connard, et sa belle-mère et son frère légitime ne sont pas en reste. Alors je ne suis pas très sûre que la décision de Nawee de rompre avec sa famille toxique soit bien perçue en Thaïlande (d'habitude on trouve un procédé scénaristique pour que tout rentre dans l'ordre), mais pour un oeil occidental comme le mien, cette décision m'a semblée tout à fait appropriée et plutôt inhabituelle, dans le bon sens.
Sinon, je dirais que cette petite série reste plutôt convenue et assez vite oubliable, mais suffisamment agréable pour passer un moment sympa. Le court format ne m'a aucunement dérangée dans la mesure où cela permet de se concentrer sur l'essentiel. Il y a clairement un effort pour nous proposer un scénario différent et un peu plus adulte, en bref, ne crachons pas dessus.
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Ca va, c'est pas mal
De temps en temps on aime bien se taper un drama chinois historique juste pour les costumes, les codes stricts et l'histoire d'amour sucrée. General's Lady (l'Epouse du Général, sur Viki) remplit tous ces critères quand on veut voir un historique pas prise de tête et pas trop lourd à suivre.L'histoire nous présente Shen Jin, issue d'une famille royale apparentée à l'empereur mais hélas fille d'une concubine de seconde zone, qui se retrouve malgré elle (à la place de sa peste de sœur) mariée à un général chargé de garder les frontières. Ce mariage fait suite à un ordre de l'empereur qui veut s'assurer la fidélité du général. L'époux désigné bénéficiant du gentil surnom de Général Diabolique on comprend pourquoi la perspective de cette union est peu séduisante pour ces jeunes vierges effarouchées. En toile de fond, l'assassinat du 8ème Prince héritier du trône seize ans plus tôt, que le héros tente de résoudre afin de rendre à son frère adoptif (le général en second, véritable héritier depuis la mort de ses parents) la place qui lui revient.
L'histoire n'est pas très originale, les rebondissements sont convenus, les intrigues assez simplistes et vite résolues. Et pourtant, on passe de bons moments, parce qu'on ne s'ennuie pas un instant, les choses s'enchainent vite, l'histoire d'amour démarre rapidement, les problèmes durent rarement plus d'un ou deux épisodes et surtout, tout le monde est plutôt sympa. Donc on n'est pas frustré, on ne tremble pas des heures pour les personnages en se demandant comment ils vont se sortir de la galère dans laquelle ils se sont fourrés. Pas de complots chiants et alambiqués à part le minimum syndical, pas de morts inutiles, tout finit bien pour tout le monde sauf pour le méchant (caricatural et ridicule mais au moins il ne nous plombe pas l'ambiance avec des manigances à rallonge). Les nanas se comportent plutôt bien entre elles (à part la peste de sœur, mais bon on a vu pire) donc c'est assez rare dans les dramas pour me donner une impression de légèreté, j'avoue que c'est une bouffée d'air frais bienvenue. L'héroïne a un côté gamine irresponsable mais elle reste agréable et sympathique, le héros froid et rigide n'a besoin que d'une huitaine d'épisodes avant de se dégeler, suite à quoi on à droit à de jolis bisous tout mignons pour le reste de la série, qui parvient tout de même à conserver notre intérêt parce que la romance du frère du général vient à point nommé pour prendre le relai, et aussi parce qu'on a droit au milieu à 4 autres romances, peu développées mais on ne va pas cracher dessus.
Voilà donc un drama dont le côté historique n'est qu'un prétexte à de jolies couleurs, assez superficiel et honnêtement je ne pense pas que je le reverrai un jour. Ca ne vole certes pas très haut, c'est parfois un peu mièvre et trop gentillet pour être réaliste, mais franchement, parfois ça fait du bien. En plus ça ne dure que 30 épisodes, du coup on n'a pas vraiment le temps de se lasser. Ca ne va pas chercher plus loin.
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Une chouette évolution dans les BL thaïlandais
Au départ, j'attendais surtout ce drama pour son intrigue, sans me faire beaucoup d'illusions sur la qualité générale. En effet, le thème des jumeaux dont l'un prend la place de l'autre pour résoudre une enquête m'a toujours intéressée (j'ai pas mal apprécié le lakhorn Khun Mae Suam Roy par exemple) et je ne m'attendais pas à beaucoup plus. Mais après l'avoir visionné, je dois reconnaître que depuis l'an dernier, la Thaïlande a su se diversifier en matière de BL en nous offrant des intrigues qui s'écartent des niaiseries de ses débuts... bon pas tout le temps, ils continuent quand même à sortir des trucs toxiques / indigestes / neuneus et souvent le tout en même temps, mais bon, il faut bien contenter tout le monde. En tout cas, des dramas comme Manner of Death ou A Tale of Thousand Stars ont ouvert la voie, et prouvé que l'audience était au rendez-vous pour des histoires prenant place dans des contextes différents, voire plus adultes. Et même si Not Me se passe lui aussi dans un environnement universitaire, ici ce n'est qu'un décor de fond qui n'a pas vraiment d'importance dans la mesure où l'histoire nous raconte tout autre chose.Le premier point que j'ai apprécié concerne, comme dit plus haut, le fait que notre héros White décide de prendre la place de son frère jumeau Black après la violente agression de ce dernier, qui l'a laissé dans le coma. Son but initial est de découvrir qui est à l'origine de cette agression, mais limiter le drama à cela serait une erreur. Le plus intéressant réside dans la manière dont le sujet a été traité, notamment en abordant le thème de l'activisme politique peu montré jusque-là. Pour atteindre son but, White infiltre un groupe d'étudiants dont son frère était le leader, et qui s'est donné pour mission de dénoncer la corruption des élites et des politiques - sujet on ne peut plus d'actualité d'ailleurs - en organisant des opérations clairement illégales mais nécessaires pour sensibiliser l'opinion. Le scénario évite néanmoins la facilité, car les membres du groupe s'interrogent sur les lois, leur application (ou de leur non-application quand le système est corrompu jusqu'à l'os ou que cette loi protège les puissants), mais nous montre aussi d'autres façons d'agir ou d'exprimer sa révolte, par ex. au travers des tags et peintures réalisées par d'autres étudiants ou bien le personnage du graffeur Unar. Je ne connais pas bien le contexte politique de la Thaïlande (ce ne sont pas mes deux semaines de vacances il y a 5 ans qui m'ont appris quelque chose là-dessus), mais j'imagine bien que la contestation là-bas doit demander pas mal de courage. Vous me direz, en France aussi ça commence vraiment à puer, mais c'est un autre sujet... Bref, on a ici un thème plutôt grave qu'on a rarement l'occasion de voir dans un drama, et encore moins dans un BL, et rien que pour ça, cette histoire mérite d'être découverte.
Ensuite, les acteurs jouent de façon assez naturelle. La plupart des protagonistes sont interprétés par des comédiens déjà aperçus dans des dramas BL, à commencer par le couple principal, et ces deux-là s'en sortent plutôt bien. Il faut dire aussi que ce n'est pas la première fois qu'ils jouent un couple, et je les ai trouvés vachement plus supportables que dans Theory of Love. J'ignore s'ils sont ensemble dans la vraie vie ou si leur aisance mutuelle résulte de leur expérience commune, en tout cas ils n'ont pas l'air bizarroïdes quand ils s'embrassent, et White (censé être plus "mimi") est loin d'incarner la mignonnitude ridicule, bien au contraire. Je dois saluer aussi sa capacité à changer de caractère quand il interprète Black, personnage beaucoup plus sombre et violent, d'ailleurs quand il joue Black se faisant passer pour White, on le remarque tout de suite, ne serait-ce qu'à la façon dont il se tient. Ça me fait d'ailleurs penser au talent extraordinaire de l'actrice principale de Orphan Black, si vous ne l'avez pas encore vue courrez tout de suite découvrir cette excellente série, en tout cas il ne suffit pas de changer vaguement d'attitude pour jouer correctement des jumeaux, il faut aussi savoir faire comprendre quand un des deux se fait passer pour l'autre par des variations subtiles de comportement pour que ça soit vraiment crédible. Alors oui le talent de Gun est encore loin d'égaler celui de la géniale et bluffante Tatiana Maslany qui interprète à elle toute seule une bonne dizaine de clones aux personnalités bien distinctes, mais on y croit et c'est l'essentiel.
J'ai apprécié le traitement des personnages féminins de ce drama, qui sont montrées comme actives et talentueuses dans leur manière d'exprimer leur opposition au système (l'une peint, l'autre danse), elles sont naturelles, un peu plus fouillées que d'habitude et surtout, ne servent pas seulement à valoriser le héros, et elle ne sont jamais énervantes. Enfin, j'ai envie de mentionner le cas d'un des camarades de fac des protagonistes, un personnage trans qui à première vue aurait tout pour incarner un gros cliché des BL (vous savez, les gars hyper efféminés et caricaturaux toujours dans l'exagération qu'on trouve dans pratiquement tous les BL thaï, histoire de fournir une dose de gags pas drôles pour un sou). Ici, ce personnage n'est jamais ridicule ou stéréotypé, au contraire je salue le fait qu'il soit tout simplement représenté comme un perso normal, qui se comporte normalement, et ses conseils sont même utiles quand il s'agit de décrypter les subtilités de telle ou telle loi, bref c'est tellement rare que je me dois de le souligner.
Les romances sont agréables. Elles ne cassent pas des briques, mais elles ont le mérite d'être là et d'avoir été écrites intelligemment, c'est à dire qu'on évite tout ce qui ressemble de près ou de loin à une amourette stupide entre un benêt coincé et grimaçant qui fantasme depuis l'enfance / l'adolescence sur le dieu du bahut / de la fac qui se comporte comme un trouduc, et elles se construisent de manière logique et naturelle. J'ai apprécié la romance secondaire entre Yok et Unar, même si je dois quand même avouer que le jeu de celui qui interprète Unar manque un peu de variété (ses expressions ne sont pas très nombreuses, et vers la fin il ne fait pas grand-chose d'autre que chouiner, mais bon ça va, ça passe...). La troisième romance entre le pote et l'ex de Black m'a moins intéressée, principalement parce que je crois que je n'ai pas tout saisi quant à la dynamique de leur relation, mais là encore ce n'est pas très grave. En tout cas, j'ai envie de dire que ce n'est pas le principal, et que c'est surtout l'originalité du thème traité qui rend le tout intéressant à regarder.
Bien sûr, je ne peux pas faire l'impasse sur certains points plus critiquables. Par exemple, on peut trouver que la façon dont les persos organisent leurs plans n'est pas très pro, surtout quand on considère la gravité ou le danger de ce qu'ils s'apprêtent à faire, c'est assez brouillon en fait. Ce manque de discipline laisse un peu trop de place au hasard et aux changements de plan qui pourraient tout faire foirer, donc ça manque un peu de réalisme sur ce point. Mais au moins, on nous montre leurs doutes, leurs questionnements et les implications que leurs actes peuvent engendrer. Par exemple, est-ce vraiment une bonne action de salir la réputation d'un homme d'affaire véreux et rendre ses malversations publiques, l'obligeant à fermer son usine au risque que des innocents qui crèvent la dalle se retrouvent au chômage ? D'un autre côté, si la loi ne peut pas s'appliquer dans un système pourri, ne vaut-il pas mieux passer dans l'illégalité, alors qu'on est jamais loin de basculer dans le côté obscur et d'obtenir un résultat opposé à son objectif et ses valeurs initiales ? Il n'y a pas vraiment de morale, tout acte a des conséquences, et même si les personnages œuvrent pour le bien commun, il est clair que ce n'est jamais simple ou rose. Pour le coup, l'histoire évite tout manichéisme simpliste, elle nous pousse à nous questionner, et c'est une bonne chose. Un autre point que j'ai trouvé peu crédible, c'est l'absence de suspicion des membres du groupe à l'égard de White. A aucun moment ils ne remettent en doute son identité, alors que Black savait faire des trucs dont White s'avère incapable au début, avant de s'entraîner (c'est comme le vélo : si tu as appris à en faire, il y a peu de chance que tu ne saches plus rouler par la suite, à moins d'un problème psy ou d'une lésion cérébrale). Mais d'un autre côté, c'est ce changement de comportement qui permet à la romance entre White et Sean de s'installer, donc là encore, il s'agit d'un défaut qui sert quand même à quelque chose. Et si je parviens à trouver des points positifs à des trucs que je viens de critiquer, bon ok ça signifie peut-être que j'ai quelques biais en faveur de ce drama, on ne va pas se mentir, mais ça me conforte surtout dans l'idée que malgré ses quelques défauts la série reste de bonne qualité, et qu'elle est parvenue à me surprendre dans le bon sens.
Pour conclure, je dirai que ce BL mérite vraiment qu'on lui donne une chance, d'une part parce que le sujet est original et bien exploité, d'autre part grâce aux acteurs qui font un assez bon job. En plus, l'histoire sait éviter les clichés, ainsi que les moments gênants ou ridicules qu'on a l'habitude de voir dans ce type de production. C'est assez rare qu'un BL ne prenne pas ses spectateurs pour des cons, donc allez-y sans crainte.
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Plus dure est la chute...
Les suites sont rarement une bonne idée, sauf quand elles ont été réfléchies à l'avance et pensées intelligemment. Lorsqu'on nous a annoncé que We Best Love était prévu pour deux saisons, avec la 2ème programmée un mois pile après la fin de la précédente, a priori ça sentait très bon, et laissait présager qu'ils avaient conçu la série comme un tout sympa et logique. Il faut dire aussi que la S1 a été un vrai coup de cœur dans le paysage BL de ce début d'année, et ce pour pas mal de monde. Malgré beaucoup de clichés, la dynamique et l'enchaînement des scènes ne nous laissent pas le temps de nous ennuyer, le drama est très romantique et le formidable travail des comédiens offre une sacrée épaisseur aux personnages et par conséquent, à l'histoire. Les deux acteurs principaux ont donné à cette romance l'âme qui manque à bien des BL Thaï, et c'est ce qui fait toute la différence. Pour couronner le tout, plusieurs épisodes se terminent par des petits cliffhangers qui ont rendu fébriles tous ceux ayant visionné la série au moment de sa diffusion, et donc obligés d'attendre une semaine pour voir la suite. Pendant plus d'un mois, je me suis fait l'effet d'être un de ces personnages de cartoon stressé qui bouffe son chapeau ou ses ongles à la vitesse d'une mitraillette, vous voyez le genre.Et puis les producteurs ont eu la bonne idée (... naaan, je déconne !) de nous pondre un épisode spécial de transition de 9 minutes visant à nous mettre l'eau à la bouche en attendant la sortie de la S2, et c'est là que les choses commencent à se gâter. On nous balance plein d'indices qui partent dans toutes les directions concernant le ou les malentendus ayant conduit les protagonistes à une séparation de 5 ans, et qui ne font qu'épaissir le mystère. En soi ce n'est pas problématique, surtout si le but est d'accrocher encore plus les fans, qui y vont tous de leurs théories (moi-même je me suis plantée en beauté, tellement j'attendais un truc extraordinaire). Sauf que ce procédé génère aussi des attentes. Et nous offrir des indices suggérant que "c'est plus compliqué" alors qu'au final ça ne l'est pas puisque tout le monde avait tout compris depuis le début, ça casse complètement la dynamique et là, c'est la déception quasi immédiate. Pas mal de gens prévoyaient un flop pour la suite, pas moi. J'étais là avec ma confiance aveugle et la certitude qu'avec 2 saisons prévues dès le départ et une S1 au top, la S2 serait tout aussi géniale, passionnante, et surtout réfléchie.
Sauf que non.
Alors bien sûr, j'étais ravie de revoir mes deux chouchous Shu Yi et Shi De. Il n'y a rien à redire sur leur jeu d'acteur, ils sont incroyablement doués pour faire passer des émotions et c'est justement grâce à leur interprétation qu'une scène problématique (j'en parlerai plus loin) nous paraît sinon tolérable, en tout cas bien plus logique qu'elle ne l'aurait été avec d'autres interprètes. Le souci, c'est qu'on nous vend une saison remplie de tensions et de passion entre nos deux héros (pourquoi pas, si ça montre un nouvel aspect d'une relation et que c'est bien fait) mais que tout ça retombe comme un soufflet avant même la moitié du drama. Vient s'ajouter une vague intrigue de bureau dont tout le monde se fout, avec un piratage informatique qui tombe comme un cheveu sur la soupe et ne dure pas plus d'un épisode (on se demande à quoi ça sert sinon à montrer nos gars en train de bosser de temps en temps, histoire de justifier les décors professionnels), quant à la fusion qui semblait tendue au début, elle n'a plus vraiment d'importance à la fin, alors que le contexte difficile de ladite fusion aurait pu nous offrir plein d'affrontements entre nos amoureux. Et comme ils ne savaient plus trop quoi faire avec ces deux-là, ils nous les filment ici et là en train de se faire un bref câlin tout mignon (et heureusement qu'on a ça), parce que bon ce sont quand même eux les personnages principaux, et LA raison principale pour laquelle on regarde WBL. A côté de ça, le reste du temps d'écran est pollué par deux pseudo-romances honteusement sous-exploitées.
La 1ère saison de WBL suggérait que le médecin scolaire et cousin de Shi De avait eu une histoire complexe avec un étudiant absent du drama, mais à qui il pensait encore avec nostalgie. Dans la deuxième saison, on fait la connaissance de cet étudiant qui travaille désormais aux côtés de Shi De, et il retrouve la trace du médecin devenu entre-temps patron de bar. Le fait que le premier soit autiste Asperger et que le second souffre d'un trouble du désordre affectif aurait pu donner quelque chose de très intéressant et original, sauf que le temps consacré à leur histoire ne le permet pas. On a donc un gros gâchis de matière première, et ensuite l'histoire en question est juste... bah chiante, quoi. Je ne vais pas spoiler sur leur petit jeu de "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis", toujours est-il que ça reste très plat, et qu'à la fin je n'ai toujours pas compris s'ils étaient ensemble ou pas. Et leurs troubles / caractéristiques qui les rendent si différents ? Vu que c'est mal exploité et que ça n'apporte rien de plus à l'intrigue, à vrai dire on s'en fout un peu. Et à ceux qui argueraient que l'épisode spécial de cette S2 développe un peu plus leur histoire, je répondrais que non, pas du tout. La plupart du contenu concerne des scènes déjà vues dans des flash-backs occasionnels et dans un clip musical intermédiaire, c'est juste qu'on nous refourgue cet épisode comme s'il était nouveau. Et il n'explique TOUJOURS PAS si ces deux-là forment un vrai couple à la fin.
Mais ce n'est pas tout : Bing Wei et Zhe Yu... Pour le coup, là c'est un gâchis scandaleux. La première saison nous les montre tous deux attirés par leurs potes respectifs (les héros), ils se disputent de temps en temps, puis l'on observe des prétextes à rapprochement qui débouchent sur une mise en couple un peu sortie de nulle part vu qu'on a coupé (voire omis de tourner) plein de scènes qui leur étaient très probablement consacrées. Mais comme la romance entre les persos principaux était super, ça passait encore. Dans cette suite, Bing Wei et Zhe Yu forment un couple bien installé, ils ont deux-trois répliques rigolotes qui dédramatisent la situation en début de saison, et on a droit à une belle scène finale les concernant. C'est tout. Ah si, j'oubliais : dans ses costumes pro, le grognon Zhe Yu est particulièrement hot, ce que ses fringues d'étudiant en 1ère saison ne laissaient pas présager à ce point... C'est bien la seule évolution chouette que j'ai remarquée chez ce personnage, qui a quand même un caractère de merde et qui n'est pas forcément très sympa avec son chéri (et il s'en vante, en plus). Quant à Bing Wei, on veut nous faire croire qu'il est vaguement utile dans l'histoire en l'envoyant donner un coup de main à un autre personnage, mais sa seule vraie utilité semble être de servir de larbin à Shu Yi et à Zhe Yu. Je soupçonne donc les créateurs d'avoir simplement voulu miser sur leur capital sympathie amorcé en 1ère saison pour attirer les fans, seulement leurs apparitions s'apparentent plus à une sorte de caméo amélioré qu'autre chose. Le pire c'est que les spectateurs savent additionner 2+2. Si on est fan de la série, on remarque bien à la fin de la S1E5, au moment des photos coincées entre le teaser du prochain épisode et le générique, que les deux personnages sont censés avoir davantage d'interactions que celles qu'on nous montre dans cette 1ère saison. C'est bien la preuve qu'ils ont coupé plusieurs passages qui leur étaient consacrés, sans doute pour des raisons budgétaires, et c'est dommage parce que ces découpes donnent un peu l'impression que c'est le travail d'un amateur qui n'a pas appris à gérer les trous scénaristiques. C'est d'autant plus gonflé qu'ils nous refont le coup avec nos deux héros Shi De et Shu Yi dans la S2, supprimant cette fois une scène d'explication essentielle car très attendue, pour nous la refourguer l'air de rien en bonus sur leur chaîne. Ce qui a évidemment mis quelques fans en colère, espérons que le message est passé depuis. (EDIT du 29/01/22 : la fameuse scène très attendue entre les héros a été rajoutée dans la nouvelle version de cette saison 2, ma critique ne concerne que la version parue initialement). Dans tous les cas, la présence de Bing Wei et Zhe Yu au générique des deux saisons nous laisse croire que leur histoire a un peu d'importance dans WBL, mais ce n'est pas vrai. Je ne peux que compatir avec la déception que les deux comédiens ont dû ressentir devant le résultat final. Et j'en viens à me demander ce qu'un violoniste talentueux (l'acteur interprétant Zhe Yu) peut bien faire dans un BL, surtout quand son temps d'écran est gâché à ce point.
Il faut bien parler un jour de la fameuse scène problématique, celle qui n'a pas été sans susciter quelques débats houleux sur le forum, et autrement nommée la "scène du sofa". Pour résumer, c'est un cas de figure où la zone grise du consentement est bien franchie. Un des personnages est ivre et désespéré, l'autre lutte et finit par céder. Rassurez-vous, ça coupe quand c'est encore sage. Est-ce que la situation dépeinte est problématique ? Oui, sans hésiter. Est-ce qu'il était indispensable de nous la montrer ? Bien sûr que non. La scène a-t-elle néanmoins sa place ? Oui, du moins à mon avis. Dans ce contexte-là, dans cette histoire-là, avec le passé des personnages et leurs conflits non résolus, elle a du sens, du moins c'est ainsi que je l'ai ressentie. Car oui malheureusement, je crois qu'il n'y a pas de bonne réponse dans cette situation précise, et que tout dépendra du ressenti de chacun, des détails auxquels on accorde de l'importance, et de notre vécu. On ne va pas polémiquer pour savoir s'il s'agit d'une agression sexuelle, c'en est une. Là où les réactions vont diverger, c'est sur le fait d'être mal à l'aise en la visionnant, ou pas. Moi, je ne l'ai pas été, parce que d'une part celui qui finit par céder nous est montré à peine 2 minutes avant en parfaite capacité de repousser l'autre quand il s'y met vraiment (et je soupçonne que ce bref passage visait justement à prouver qu'il n'était pas une victime non-consentante, dites-donc c'est qu'ils sont malins depuis MeeToo), et d'autre part le talent des acteurs est véritablement ce qui sauve cette scène, en la rendant davantage logique et poignante, plutôt que romantique. On sent leur peur, leur désespoir, leur cœur battre, et chez celui qui cède, beaucoup d'autres choses, à commencer par le moment précis où il décide d'arrêter de lutter contre ses sentiments, et où il s'abandonne. Avec n'importe quels autres acteurs, la scène aurait juste été toxique, ces deux-là lui donnent un sens. Quant à ceux qui regrettent la musique donnant une vision faussement romantique de la scène, ils n'ont pas tort, c'est juste que je ne l'ai pas ressentie comme ça. D'abord je n'ai rien capté à la chanson parce que c'est du chinois, sans mauvais jeu de mots, ensuite elle m'a surtout semblée très triste. Conclusion : vu qu'on est encore très loin de la "Danse des Canards" et que nos deux héros n'ont pas spécialement l'air de prendre leur pied même s'ils sont en train de se bécoter, je n'ai pas été mal à l'aise. Car selon moi la situation décrite est bel et bien problématique, par contre la présence de la scène elle-même, je ne pense pas. Mais je le répète, c'est une question de ressenti et d'histoire personnelle, et chacun a raison. Par contre sans les détails que je viens de citer pour illustrer mon propos, je crois que j'aurais bien fait la tronche et c'est justement là où se situe le piège, nécessitant qu'on regarde ce genre de scène avec un esprit critique. Car le danger de nous présenter deux personnages de force égale est d'occulter complètement la notion de sidération, dont la plupart ignorent même l'existence, ce qui donne toujours l'impression que "oui mais l'autre ne s'est pas défendu, c'est qu'il y avait consentement". Dans cette série les acteurs ont su montrer des émotions complexes qui nous permettent de comprendre ce qu'ils ressentent, ça nous évite au moins le "si on force un peu, il finit par aimer ça", mais il n'en reste pas moins qu'il est nécessaire d'analyser la manière dont ces situations sont mises en scène. Et ça serait bien qu'un jour, on nous montre réellement à l'écran ce qu'est la sidération, au lieu de nous faire croire que seuls les viols avec violence sont non-consentis.
Maintenant, il y a encore plus intéressant dans tout ça. En effet, si on a un peu suivi les extraits de tournage, on apprend que la scène devait se dérouler autrement au départ (le personnage qui cède étant censé cogner l'autre à la place et le rendre KO pour de bon, fin du débat). Mais il semblerait que les deux acteurs aient choisi eux-mêmes d'en modifier le déroulement, parce qu'ils sentaient mieux la scène comme ça (et vu que c'est une vraie prouesse en matière de jeu d'acteur, on va dire qu'ils avaient raison). Après quoi, c'est à partir de ce moment que la saison s'essouffle, c'est à dire qu'elle nous aura bien accroché(e)s pendant... deux épisodes. Du coup, on comprend mieux pourquoi les acteurs ont choisi de pimenter un peu la scène du sofa, probablement conscients que c'était le moment où jamais d'exposer toute la complexité de leurs émotions alors qu'ils viennent de se retrouver après 5 ans de séparation, et donc le dernier recours pour sauver un scénario sans beaucoup d'intérêt tellement il est mal géré (d'autant que question frottage de peaux, ce ne sont clairement pas les 4 épisodes restants qui vont étancher notre soif). Dans ce cas, pourquoi n'ai-je pas mis une note plus sévère ? Justement parce que le talent des acteurs rattrape (un peu) cette saison 2, et le naturel de leur jeu les place encore loin devant les BL Thaï, quoi qu'on en dise (idem pour le cadrage des plans et autres bidules techniques). Et puis il y avait de bonnes idées de départ, même si elles n'ont pas été explorées comme il faut. En plus les deux héros sont tellement attachants en S1 que même les revoir 30 secondes suffit à rendre la pilule un peu moins amère. Et on ne va pas se mentir, j'ai continué pour voir leur happy-end. Et pour la voix sexy de Sam Lin. Et pour son costard sexy. Et le galbe de ses jambes sexy. Et... bref, Sam Lin quoi.
Même si cette S2 a une vraie conclusion, la fin nous laisse entendre qu'une suite n'est pas exclue. Quoi qu'il en soit, la seule S3 pertinente, à mon avis, serait un reboot de la romance secondaire entre Bing Wei et Zhe Yu, si possible depuis le début et sans omettre les scènes prévues au départ, parce que je suis persuadée qu'il devait y en avoir quelques-unes bien sympathiques. D'autres directions à l'histoire ne m'inspirent pas confiance, et vu le gâchis opéré sur la deuxième saison, j'aurais même tendance à dire que c'est un pur hasard (et un peu grâce au choix des acteurs, quand même) si la première a été un tel coup de cœur pour moi. Il y avait beaucoup de matières et de pistes qu'ils auraient pu exploiter. Comme je l'ai dit plus haut, la fusion entre leurs boites offrait de nombreux prétextes à des tensions et des rebondissements intéressants, sachant que nos héros sont tous deux attendus au tournant par leurs hiérarchies et que ça accroît la pression sur leurs épaules. Ou bien, on aurait pu les laisser tranquilles sans qu'il y ait eu de séparation, et consacrer la saison à creuser la relation entre le médecin et le jeune Asperger... Hélas, j'ai l'impression que les créateurs n'avaient pas suffisamment de liberté artistique et qu'ils n'ont pas su trop choisir sur quoi ils devaient se positionner, entre conflit familial et acceptation paternelle, résolution des conflits des héros de manière passionnelle, intrigue de bureau et romances secondaires. Ils en ont trop mis, ou pas assez. Au final, ça donne une sorte de patchwork mal cousu d'autant plus décevant que mes attentes étaient élevées.
Alors j'ai fait un choix drastique et j'ai tranché dans le vif : pour moi, We Best Love est une magnifique romance qui comprend une seule et unique saison de 5 épisodes - et non pas six. Je suis, et je resterai à jamais prisonnière sur ce pont avec Shu Yi et Shi De, et ça suffit à mon bonheur.
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Un historique chinois feel-good et féministe
Cette histoire commence par des mariages arrangés entre des jeunes filles des neuf régions et les princes de la capitale, et se révèle très vite être bien plus que ça. On suit bien sûr l'évolution de la relation entre l'héroïne Li Wai et Yin Zheng le discret 6ème prince, le couple principal qui a le plus de temps d'écran. Mais ce drama nous montre surtout les liens qui se forment entre ces jeunes femmes prisonnières de leur condition, qui parviennent à s'émanciper chacune à leur manière, ainsi que le soutien qu'elles s'apportent constamment sans jamais se juger. C'est vraiment frais, agréable, loin de suivre une banale histoire d'amour on a droit à de belles démonstrations d'amitié féminine et la prise de conscience qu'une femme devrait avant tout apprendre à compter sur elle-même plutôt que de penser le mariage comme condition essentielle au bonheur. Qu'il s'agisse de l'accès à des postes officiels, créer sa propre entreprise lucrative ou s'investir dans des activités améliorant la condition féminine et proches de leurs préoccupations, ces femmes ne manquent pas d'idées et n'hésitent pas à mettre en commun leurs ressources pour progresser et faire évoluer les règles strictes du palais.L'histoire est ponctuée d'intrigues politiques assez classiques, comme par exemple la rivalité existant entre certains princes siégeant à des postes officiels, mais cela reste léger et ne plombe pas l'ambiance avec des magouilles à rallonge. A quelques exceptions près, tous les personnages sont sympathiques et possèdent des personnalités aussi différentes qu'attachantes. Ici pas d'evil bitches qui cherchent à faire de l'ombre à leurs rivales, ni de guerres de territoires entre l'empereur et les méchants ennemis. De nombreux sujets sont abordés, comme par exemple la dépression post-partum, encore tabou à l'époque, ou le fonctionnement d'un pervers narcissique, même si ce n'est pas défini comme tel puisque les recherches sur le sujet sont récentes.
J'émets toutefois un bémol concernant un couple en particulier, que j'ai beaucoup apprécié mais qui à mon avis a été traité de façon maladroite. La princesse guerrière et le 5ème prince sont loin d'avoir des atomes crochus au début de l'histoire et bien que j'aie trouvé l'évolution de leur romance sympathique, je dois souligner que le féminisme prône l'égalité des sexes ce qui passe notamment par la condamnation des violences, le plus souvent masculines, dans le couple. Etre féministe ne signifie donc pas inverser les rôles en reproduisant des comportements problématiques de l'autre sexe, donc être une femme de caractère n'est pas synonyme de brutalité envers son époux. La princesse le rudoie quand même pas mal au début, c'est montré comme quelque chose de comique et pas très grave, et à mon sens ce point n'a pas été suffisamment réfléchi. Comme dit je pense qu'il s'agit surtout de maladresse de la part des scénaristes, mais comme plusieurs personnes l'ont fait remarquer en commentaire, il reste à espérer que les prochains dramas seront plus subtils sur ce point.
Je ne pense pas que je reverrai cette série, mais j'ai passé un moment agréable et c'est encore assez rare de voir des dramas historiques où les femmes sont autant à l'honneur et se soutiennent sans faille. En bref, une histoire fraîche qui prouve que l'audience a de nouvelles attentes, de nouvelles valeurs, et que l'évolution est en marche dans le bon sens.
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Anecdotique, mais agréable
Depuis l'an dernier, la Corée nous fournit des dramas BL de qualité. Cela dit ils sont encore frileux (et ils ne disposent pas encore du même budget alloué aux dramas coréens plus "classiques"), ce qui se ressent dans le format court des productions actuelles. En moyenne, celles-ci sont limitées à une huitaine d'épisodes, chacun d'une durée comprise en 10 et 20 minutes. Cela peut frustrer une partie de l'audience, mais pour ma part cela ne me dérange en rien, dans la mesure où ce type de format leur donne une contrainte supplémentaire les obligeant à se concentrer sur l'intrigue et à être efficaces (ça parlera à ceux qui s'y connaissent un peu en processus créatif). Juste histoire de comparer, nombre de BL Thais sortis sur le marché ont des caractéristiques communes : on va y trouver plein de digressions, scènes à rallonge, surjeu et réactions maladroites, scénarios vus et revus, histoires secondaires pas assez creusées, plans mal foutus, hésitations sans fin et placements de produits qui nous font lever les yeux au ciel... Bref, à part quelques exceptions récentes, on a souvent l'impression qu'ils sont en roue libre et qu'on a affaire à de gros amateurs à qui on a refourgué une caméra par hasard. Heureusement depuis 2/3 ans, leurs voisins nous offrent des productions bien sympathiques à se mettre sous la dent : Taïwan, les Philippines, la Corée évidemment, et tout récemment le Vietnam bien que ce soit encore très balbutiant. C'est une excellente chose, car désormais en 2021, l'audience dispose enfin de suffisamment de choix pour trouver son bonheur, se montrer plus difficile à l'occasion, du coup plus besoin de se ruer sur la moindre production thaï débile sous prétexte qu'il n'y a rien d'autre sur le marché.Alors j'avoue que je connais moins les dramas coréens, étant plus une habituée des lakorns thaï "traditionnels", et quelques rares séries chinoises (qui finissent bien s'il vous plaît, ce qui explique pourquoi je n'en regarde pas beaucoup...). Et si avec le temps je me rends compte que j'ai acquis de bonnes connaissances dans le sous-genre spécifique des BL asiatiques en général, il m'est tout de même difficile de comparer les productions coréennes classiques avec cette nouvelle niche que sont les BL chez eux. Tout ce que je peux dire, c'est que même dans ces petites histoires sans prétention, on constate une volonté de nous fournir une intrigue bien ficelée avec un effort notable sur l'esthétique des plans, une bande-son agréable et jamais envahissante, et qu'une certaine poésie se dégage de ces dramas. C'est le cas de Color Rush, To My Star, Mr Heart, Wish You Your Melody From My Heart, ou encore Where Your Eyes Linger... Des petites histoires qui n'ont l'air de rien, mais qui je pense, nous préparent à la venue de BL plus conséquents et encore mieux foutus, l'avenir nous le dira. En tout cas ce sont des points que j'ai aussi relevés dans You Make Me Dance et qui justifient qu'on donne une chance à ce drama.
L'intrigue de You Make Me Dance relate la romance entre un jeune danseur solitaire et l'employé d'une société de crédit. Ce dernier s'impose dans sa vie et en vient à le soutenir pour qu'il gagne son audition, afin qu'il soit en mesure de rembourser sa dette. L'histoire est plutôt mignonne et tendre, on a de jolies scènes entre nos deux protagonistes, les acteurs jouent relativement bien et on évite de s'éparpiller dans tous les sens. Pourquoi ne mettre que 7.5 dans ce cas ? Simplement parce que malgré toutes les qualités de ce drama, le scénario ne m'a pas tellement passionnée et j'ai trouvé que les scènes manquaient un peu de profondeur, de sentiments forts. J'apprécie des histoires tendres et mignonnes, mais j'aime bien avoir le coeur qui bat un minimum et celle-ci ne m'a pas fait cet effet. C'est une question de goût et ça ne remet absolument pas en question l'intérêt de ce BL, qui plaira très certainement à d'autres spectateurs. Enfin, j'ai aussi trouvé que le revirement momentané d'un des deux personnages dans le dernier épisode (je n'en dirai pas plus) tombait de façon assez artificielle juste histoire de nous faire un peu peur pour les protagonistes, mais vu que les épisodes ne font même pas 20 minutes et qu'il faut bien boucler le drama à la fin de celui-là, on imagine bien que ledit revirement ne va pas durer plus de 5 minutes.
Malgré tout, le drama reste sympathique et de bonne qualité. Quant à la romance elle ravira les amateurs d'histoires tendres et douces, sans grosses prises de tête, d'enjeux compliqués ou de scènes problématiques propres à engendrer des débats. Quoi qu'il en soit, même si je ne pense pas que je le visionnerai de nouveau un jour, je ne regrette pas de l'avoir découvert. Et considérant la durée des épisodes ce n'est pas comme si on risquait de perdre son temps, alors pourquoi s'en priver ?
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Sympathique et original
Voilà un BL Thai qui sort des sentiers battus et n'a pas grand chose à voir, justement, avec les BL Thai qu'on a l'habitude de voir. Et ce n'est pas désagréable, bien au contraire.Bref résumé : en 1997, un étudiant prénommé Mes décède d'une crise cardiaque. 20 ans plus tard, il erre toujours dans le cimetière où se trouve sa tombe car il n'a pas encore eu l'opportunité de se réincarner. Un jour Than, un petit garçon qui semble capable de le voir, vient lui faire des offrandes, et il revient chaque année. Devenu étudiant à son tour, Than lui propose d'emménager avec lui pour l'aider à rassembler les souvenirs de son passé et découvrir les véritables raisons de son décès. En parallèle, les sentiments qu'éprouvent les deux jeunes hommes l'un envers l'autre vont évoluer.
L'intrigue n'est pas à proprement parler exceptionnelle, mais elle parvient à garder notre intérêt jusqu'à la fin, car elle est bien gérée et les épisodes sont peu nombreux. Il n'y en a que 8, soit statistiquement moins que la plupart des BL Thai, de sorte que l'histoire évite de se disperser et nous épargne les longueurs inutiles voire ridicules (les habitués sauront de quoi je parle). L'intrigue reste principalement centrée sur la relation entre les deux protagonistes, la recherche des causes de la mort de Mes et son adaptation à cette nouvelle vie avec son nouveau colocataire, ce qui est loin d'être évident pour un fantôme surtout s'il est mort avant l'avènement d'Internet ! Bien sûr on a des éléments à côté, comme les relations de Than avec ses amis, leur inquiétude face à son comportement troublant, le soutien qu'ils lui apportent dans cette aventure, les craintes de Than qui découvre son homosexualité et ne sait pas comment son entourage réagira..., toutefois lesdits éléments restent en lien avec l'intrigue principale et apportent de l'épaisseur à l'histoire sans nous lasser.
Ensuite, cette histoire sort du lot par rapport aux BL "traditionnels" sur plusieurs aspects. Déjà c'est plutôt rare de voir des BL fantastiques - hormis quelques exceptions, comme Until We Meet Again qui aborde le sujet de la réincarnation de deux amoureux tragiquement disparus, mais même dans UWMA le contexte était relativement le même que dans la plupart des BL, avec son lot de clichés vus et revus (décors universitaires, hésitations et timidité sans fin du héros, fujoshis stéréotypées, concours de popularité, placements de produits ridicules, couples gay multiples...). Ici rien de tel, et même si les personnages sont étudiants, ils pourraient tout aussi bien être déjà insérés dans la vie professionnelle que ça ne changerait pas grand chose. Quant à la romance, elle est bien insérée dans l'intrigue et plutôt agréable, bien qu'elle reste light. Disons que cela forme un tout, mais le drama ne tourne pas QUE autour de ça, ce qui nous offre une histoire bien ficelée au niveau de ses différents aspects.
Le jeu des acteurs est lui aussi à noter. Pas d'hésitations débiles, de phrases qui durent trois heures à cause de silences à n'en plus finir, ils sont naturels et convaincants, ils ne font pas de chichis, leurs dialogues sonnent vrai, bref ils sont normaux comme dans la vraie vie quoi... (bon j'avoue que le jeu de Khiem, l'ami de Than, ne m'a pas tellement convaincue mais ce n'est pas bien grave parce qu'il reste un personnage sympathique). C'est plutôt une exception par rapport aux productions actuelles.
Et j'ajouterai un point en particulier qui m'a vraiment, vraiment fait plaisir : les personnages féminins de ce drama sont toutes des personnes positives, à commencer par PlaiFai, la fille du groupe d'amis de Than. En général, les nanas sont soit des fujoshis débiles, soit des evil bitches, et plus rarement, des amies qui soutiennent le héros et le conseillent. Ici, PlaiFai est vraiment bien rendue, il lui arrive de picoler, elle est parfois triste, elle a d'autres centres d'intérêt que de se trouver un mec (même si elle a aussi droit à sa romance, mais ce n'est pas le principal). Et on ne la cantonne pas au rôle de "soutien" du héros, car oui, les nanas ont aussi autre chose à faire que de rentrer dans la case de la bonne copine dévouée qui soigne, conseille ou console (vous savez, la fonction du "care", le seul domaine de compétences où on autorise généralement les filles à prendre les commandes parce que c'est bien connu qu'elles adorent s'occuper des autres même si en vrai ça les gave). Elle a de la personnalité, elle est naturelle, saine et agréable, en gros elle est tout simplement réaliste, et c'est assez rare dans les dramas pour que je ressente le besoin de m'étendre un peu plus là-dessus.
Alors certes, ce n'est pas le drama du siècle et je ne pense pas que j'aurai envie de le revoir, mais il possède suffisamment de qualités et nous offre un peu de nouveauté dans le paysage des BL Thai "classiques" (heureusement ça commence à changer, notamment avec "Manner of Death" et "A Tale of Thousand Stars", espérons que ça va continuer), et rien que pour ça il mérite d'être visionné.
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Rien d'original mais agréable à suivre
Ces derniers temps je suis assez lassée des historiques chinois qui se ressemblent tous, utilisent les mêmes recettes et les mêmes ingrédients simplement remis dans un autre ordre (nouvelle chance de renaître, casino et lancers de dés qu'on devine à l'avance, mine illégalement exploitée par les méchants, evil concubine qui manigance pour pourrir la vie de l'héroïne...) à tel point que j'ai fini par en abandonner plusieurs en cours de route, sans regrets. J'ai quand même refait une tentative avec ce drama et contre toute attente il m'a donné envie d'aller jusqu'à la fin.Pas parce qu'il est particulièrement original, bien au contraire : on nous sert comme d'habitude mariage arrangé qui débouche sur l'amour, complot contre l'empereur, enquête dans une autre ville pendant plusieurs épisodes... mais au moins les personnages sont vivants, expressifs (sauf le ML avec qui j'avais déjà un peu de mal dans In a class of her own) et attachants. On nous épargne la plupart des passages obligés énumérés dans mon 1er paragraphe et malgré la relative simplicité du scénario par rapport à d'autres plus alambiqués, il se dégage de cette série un sentiment agréable et confortable d'autant qu'on ne nous bassine pas avec des lourdeurs et qu'on va assez vite à l'essentiel. Y'a un complot simple, un grand méchant et quelques complices, 3 romances et ça ne va pas plus loin. Les scènes de combat, bien que visuellement très chouettes et dynamiques, sont parfois un peu WTF (le héros qui se maintient en position horizontale à l'aide de sa seule pointe de chaussure placée en-dessous du toit du carrosse...) mais on pardonne aisément ce genre d'acrobaties irréalistes tant que les romances sont mignonnes. J'adore la bouille sympathique de la FL qui pour une fois est aussi choupinou qu'expressive, loin des glaçons sans âme dans l'hyper contrôle qu'on nous sert à toutes les sauces (je crois que je vais suivre cette actrice) et cette dernière a un petit côté enfantin et capricieux au départ qui la rendent humaine, au moins on peut s'identifier, c'est assez rare pour le souligner. J'aurais apprécié un ML un peu plus intense mais bon, on ne peut pas tout avoir, en tout cas il est orphelin et ça nous évite des conflits de pouvoir dans la maisonnée qu'on a déjà vus et revus 153 fois dès qu'on se lance dans un drama chinois. Quant à la concubine belle-mère de l'héroïne, elle disparaît très vite du tableau et on s'en fout un peu. Enfin, j'avoue que c'est le seul drama pour lequel je n'ai pas avancé directement à 1mn34 à chaque début d'épisode, j'ai apprécié la musique du générique entraînante et très sympathique, d'habitude je trouve qu'elles se ressemblent toutes.
Bref, le drama manque clairement d'enjeux pour ceux qui chercheraient une histoire profonde avec plein de rebondissements, des manigances tordues ou des personnalités complexes. Le complot plutôt simpliste est surtout un prétexte pour fournir un background aux romances et peut-être, installer certains des acteurs plus durablement dans le paysage des séries chinoises. Mais peu importe, j'ai passé un bon moment devant ce drama agréable qui sait éviter les clichés chiants et convenus qu'on doit souvent se farcir sur plusieurs épisodes. Certes le scénario est anecdotique mais il sait se concentrer sur l'essentiel et, comme certains l'ont déjà souligné avant moi, il offre une vraie fin digne de ce nom. En résumé, une histoire mignonne qui sert de pause entre des dramas plus intenses. La simplicité, des fois ça fait du bien.
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Un bon dosage de vengeance et de romance
Après le très décevant "Boss & Me" (version chinoise) que je venais d'abandonner en cours de route tellement l'héroïne enjouée et neuneu m'agaçait à force de ne jamais s'affirmer (à sa décharge, ce drama a presque 10 ans donc bon...), la série coréenne "Perfect Mariage Revenge" a été un parfait remède ainsi qu'une excellente surprise.Bien qu'elle n'évite pas les clichés habituels (une Cendrillon abusée par tous se voyant offrir une seconde chance et décidée à se venger, l'habituelle romance avec le PDG beau gosse d'une grande entreprise, secrets de famille et luttes de pouvoir, une mère & une sœur adoptives machiavéliques cherchant à pourrir la vie de la FL...), cette histoire sait les agencer de manière logique, efficace et sans temps morts. Ainsi, malgré certains rebondissements qu'on voit parfois venir à l'avance, il se passe toujours quelque chose et à aucun moment je ne me suis ennuyée. Ajoutez à cela des dialogues pertinents, des jeux d'acteurs relativement bons, des personnages consistants, le tout relativement bien dosé, et vous obtenez un drama coréen parfait pour occuper un week-end cocooning. Par ailleurs, la série sait aborder avec justesse les conséquences d'abus psychologiques et la difficulté de se libérer d'une famille toxique alors qu'on a désespérément besoin d'être aimé. Il faut souvent un déclic radical avant d'ouvrir les yeux et de s'autoriser à choisir une nouvelle route, et si le procédé n'est pas nouveau (après sa mort dans un 1er épisode où elle s'en est pris plein la gueule, l'héroïne a l'occasion de retourner une année en arrière et de changer le cours des choses), en tout cas il est pertinent et efficace.
Vengeance et romance s'imbriquent relativement bien, et même s'il est évident que le côté vengeance est surtout un prétexte à l'installation de la romance, le dosage reste assez bon. Une fois qu'elle a enfin ouvert les yeux et cela de la manière la plus douloureuse qui soit, notre héroïne apprend à s'affirmer et rend tous les coups qu'elle a reçus. En cela, le drama est plutôt jouissif et fait office de bonne catharsis quand on vient de se taper une énième daube présentant de manière romantique les abus de pouvoir d'un patron froid et tyrannique sur la pauvre employée au bon cœur qui affiche une moue puérile et boudeuse au lieu de voler dans les plumes de ceux qui profitent d'elle. D'ailleurs, même si nous avons droit au beau PDG, l'histoire parvient à s'écarter de ce schéma traditionnel en développant une romance saine malgré un point de départ téléphoné (un mariage à durée déterminée conclu comme un contrat où chacun y trouve son compte). Dès le début le ML se révèle comme un partenaire respectueux des traumatismes de la FL et le parfait soutien dont elle a besoin pour reprendre confiance dans les autres, et à aucun moment il ne cherche à abuser de la situation. Quant à l'héroïne, elle est loin de la classique demoiselle en détresse. Il est vrai que le support du héros est crucial au début, néanmoins cela découle de ses décisions à elle sitôt qu'elle a choisi de prendre sa vie en main et de chercher les ressources nécessaires là où elles se trouvent. Après avoir expérimenté une dépendance affective avec son ex, elle se montre désormais plus indépendante et sa nouvelle histoire d'amour est beaucoup plus équilibrée. Certains ont pu s'étonner dans les commentaires que l'amour du ML pour l'héroïne est un peu rapide voire facile, pour ma part son affection m'a semblée logique et compréhensible au vu du déroulement de l'histoire et des révélations ultérieures, d'autant qu'il a également vécu un traumatisme familial. Sachant cela, il est normal qu'il s'identifie en partie à elle et que cela favorise le lien qui les unit. Et même si j'ignore si c'était intentionnel - en tout cas ça m'a sauté aux yeux et j'ai trouvé ça plutôt futé - la série réussit à mettre en parallèle deux situations où cette notion d'identification est présente, mais dans le premier cas (le 1er époux reconnaît son propre côté pitoyable dans l'image que lui renvoie la FL) cela ne peut aboutir qu'à l'échec alors que dans le second, ça devient constructif grâce au soutien qu'ils s'apportent mutuellement pour atteindre un objectif commun.
En conclusion, si on passe sur ses rebondissements parfois attendus et ses méchantes un peu caricaturales, on profite pleinement de cette histoire rythmée, bien agencée et construite intelligemment. Un drama qui ne renouvelle peut-être pas le genre, mais qui fait du bien au moral.
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Une histoire belle et intelligente
Bien qu'on se retrouve une fois de plus dans un contexte universitaire pour la plus grande part, voici encore un BL original qui sait s'écarter du cahier des charges convenu des autres BL scolaires. D'une part parce que l'intrigue est aussi originale que bien pensée, d'autre part parce qu'il y a peu de temps morts (voire pas du tout) et que l'histoire se concentre surtout sur la romance ainsi que les choix du héros pour améliorer son avenir, donc on ne nous bassine pas avec des scènes inutiles de cantine ou de salles de classe sauf quand c'est vraiment nécessaire au déroulement de l'intrigue. Cela explique pourquoi je n'ai trouvé quasiment que des points positifs à ce drama, à l'exception d'un seul point pas très grave que j'évoquerai en dernier.Au début de l'histoire le héros nous est présenté sous un jour assez peu sympathique, c'est un loser asocial qui n'a jamais pris sa vie en main et qui préfère blâmer les autres que se remettre en question, d'où le fait qu'il est toujours un loser 12 ans plus tard. Le cadeau qu'il souhaite offrir à son amie, dont il est toujours amoureux mais qui va se marier avec le beau gosse de la fac, lui permet de revenir dans le passé à l'époque où il était encore étudiant. Peu à peu il prend conscience qu'il pourra influer davantage sur le cours de sa vie pour améliorer son avenir, réparer ce qui doit l'être notamment au niveau relationnel, et s'offrir une nouvelle chance de se rapprocher de cette jeune fille. Ce faisant, il devient involontairement ami avec son rival et se rend compte que ce dernier est tombé amoureux de lui. Ces événements vont amener des changements dans la personnalité de notre héros, ils le rendent à la fois plus sympathique et attachant au fur et à mesure qu'il prend conscience de l'influence qu'il peut avoir sur sa propre vie et ses choix, et il devient également plus sage concernant les choses qu'il ne peut pas changer. C'est donc une belle histoire d'apprentissage qui fait évoluer notre personnage principal dans le bon sens, notamment sur ce qu'il souhaite vraiment pour accéder au bonheur.
Comme autre point positif, j'ai trouvé que tous les personnages de ce BL étaient construits de manière intelligente et jamais unidimensionnelle, tous ont des personnalités et des motivations qui leur sont propres et cela donne une histoire un peu plus fouillée que d'habitude (enfin je dis d'habitude, mais depuis quelques temps on constate une évolution très positive dans les productions BL thaïs ainsi que GMMTV qui sait désormais nous proposer des programmes de qualité). Ensuite, je n'ai pas spécialement remarqué de placements de produits barbants. D'ailleurs comme fait notable qui n 'a peut-être l'air de rien mais que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer : pour une fois, le crush du héros ne conduit pas une grosse Audi blanche, mais une charmante Mini ! Quant aux dialogues, ils sont sensés et intelligents, bien que les personnages soient étudiants la plus grosse partie du temps, on est face à une histoire mature très bien pensée. Enfin, nous avons affaire à des acteurs qui ne sont plus débutants et ça se voit, leur jeu d'acteur est relativement bon et naturel, ici pas d'hésitations débiles et de phrases qui durent trois heures, les choses se déroulent de manière assez fluide et c'est plaisant. Sur ce point, les lakhorns thaïs plus traditionnels devraient en prendre de la graine parce que la sous-catégorie des BL fait parfois bien mieux ces derniers temps.
Le seul point qui m'a un peu déçue concerne un aspect de la romance. Je l'ai trouvée mignonne, tendre et agréable, mais hélas je n'ai pas vraiment ressenti de réelle passion amoureuse entre nos personnages. Certains disent dans le forum que Krist n'est pas très à l'aise dans les BL et cela explique peut-être pourquoi j'ai trouvé qu'il y avait un léger manque de ce côté-là. Je n'en suis pas certaine mais en tout cas l'hypothèse est plausible, peut-être d'autres personnes auront-elles eu la même impression. Ou alors c'est la manière dont l'intrigue a été conçue, je ne sais pas. C'est un peu dommage mais quoi qu'il en soit, cela reste une très bonne histoire, romantique à souhait et intelligente, confirmant que cette industrie est en train de prendre un tournant très positif. Cela me rend confiante sur le fait qu'on peut s'attendre à davantage de BL de qualité dans l'avenir.
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Débile mais super choupinou
J'avais regardé 3 minutes de ce drama avant de laisser tomber il y a quelques mois. Et puis je ne sais pas ce qui m'a fait retourner sur la page de la série, en tout cas j'ai relu des commentaires et beaucoup disent la même chose : passé le premier épisode, on se surprend à apprécier l'histoire, et c'est vrai.L'intrigue tourne autour d'une bande composée de 4 amis un peu cons et surtout stalkers qui ont pour habitude d'avoir des crush secrets sur des gens populaires. Leur club un peu creepy comporte des règles strictes mais surtout, ils se soutiennent sans faille et ne jugent pas leurs délires mutuels et leurs différences. Le héros, Toh, un binoclard avec une horrible coupe au bol, se fait remarquer par son crush Nuea après avoir pris une super photo de lui pendant un match de basket interuniversitaire. A partir de là, c'est le démarrage de leur romance, ainsi que celle de son pote Jao, un peu grassouillet mais mimi (enfin grassouillet, pas tant que ça, c'est juste le scénario qui le dit), avec Sky, l'ami play-boy de Nuea.
Alors on ne va pas se mentir, il y a beaucoup de scènes craignos au début, nos quatre mousquetaires se comportent de manière stupide et souvent gênante, les personnages surjouent à fond, le héros a l'air d'un gros débile chaque fois qu'il est en présence de Nuea et l'histoire dégouline de guimauve pratiquement à chaque scène. Mais malgré ça, on se surprend à apprécier les personnages et à les trouver attachants, leur amitié indéfectible est géniale, leurs manies sont bien analysées, les acteurs ont beau surjouer on comprend que c'est le scénario qui a prévu ça du coup j'ai trouvé qu'ils s'en sortaient bien, on a énormément de scènes de bisous à la fois très belles et très romantiques, et surtout, nos héros ont la chance de s'être dégottés des chéris aussi patients que tendres avec eux, et prêts à accepter leurs bizarreries. Alors bien sûr, l'intrigue en elle-même n'a rien d'exceptionnel et on nous ressort les mêmes ficelles que dans tout BL universitaire qui se respecte (les chambres étudiantes, le voyage de cohésion au bord de la plage, les beuveries avec le héros ivre pris en charge par son crush, le séjour humanitaire visant à rafraîchir une école de province, les présentations aux parents, etc.). Mais en même temps c'est plutôt bien fait, certains dialogues ne sont pas si cons, vers la fin le drama prend une tournure un peu plus grave et aborde la question de l'acceptation de soi et de ses différences. Finalement le gros point négatif pour moi, c'est surtout la frustration que j'ai ressentie de ne pas voir se développer en détail la relation entre Daisy, le personnage trans de leur club de neuneus, et Intouch. Mais au moins lui aussi a droit au bonheur et c'est cool.
Bref, il y avait tous les ingrédients pour classer ce drama dans la catégorie des crétineries à zapper d'office, sauf que c'est paradoxalement très chouette, très romantique et qu'on se retrouve prisonnier de l'histoire jusqu'au bout. Alors au diable les scrupules, tant pis si c'est débile, ce débordement de guimauve est quand même bien pensé et ça fait un bien fou au moral.
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Sympa et bien joué, mieux que la première version
Love Mechanics est le reboot en 10 épisodes de la mini-série "En of Love : Love Mechanics", elle-même série dérivée prenant place dans le même univers de "En of Love : Tossara". Les critiques étaient très négatives sur Tossara, donc c'est la seule série de l'anthologie En of Love que je n'avais pas vue, mais j'avais trouvé les deux autres plutôt sympas au vu du court format, à défaut de voler très haut.Pour l'instant Love Mechanics, qui était donc une "side story", semble être le seul reboot tourné (à voir si cela évolue dans les prochains mois). L'histoire tourne autour de deux personnages secondaires de Tossara, Vee et Mark. Ces deux-là sont ennemis car Vee fait tout pour empêcher Mark de traîner sa face d'amoureux transi devant son ami Bar (le protagoniste de Tossara), qui est en couple depuis la fin de la première saison. Alors qu'ils sont tous deux saouls, ils couchent ensemble et c'est le démarrage de leur romance.
Les deux acteurs sont à l'aise, crédibles, ils jouent de manière relativement naturelle et juste. Les personnages évitent tout manichéisme, par exemple la petite amie de Vee n'est pas décrite comme une evil bitch qu'on a envie de claquer, au contraire elle est dépeinte de façon réaliste et sensible. Ensuite, cette romance étant plus conséquente que sa version d'origine, elle a davantage le temps de se développer, abordant différents stades d'une relation et les problèmes que l'on peut rencontrer, sans les édulcorer : la confiance, l'adultère (Vee étant déjà en couple depuis 3 ans avec une autre étudiante au début de l'histoire) etc...., tout ceci de façon assez concrète. D'ailleurs, contrairement à de nombreux BL, l'intrigue ne fait pas disparaître comme par magie l'homophobie ambiante et l'importance de l'acceptation familiale. En outre, l'histoire est suffisamment bien construite pour qu'on n'ait nul besoin de se taper les En of Love pour tout comprendre. La romance entre Vee et Mark est la seule réellement développée dans cette série (bien sûr le couple formé par Bar et Tossakan est montré, mais ils font davantage partie du décor pour donner un cadre de compréhension à Love Mechanics, puisque c'est à cause d'eux - ou grâce à eux - que Mark finit dans le lit de Vee), donc l'histoire ne s'éparpille pas dans tous les sens et évite les longueurs inutiles. Dix épisodes suffisent donc à nous raconter cette intrigue, ce qui pour moi était paradoxalement une bonne chose et une mauvaise chose en même temps. Je m'explique : autant on arrive assez vite au bout du drama, il n'y a pas vraiment de temps mort et il se passe toujours quelque chose de logique dans la mesure où le scénario se concentre sur le développement de leur romance et des obstacles qu'ils rencontrent, autant j'ai trouvé que 10 épisodes étaient un poil trop longs... En ce qui me concerne, je ne suis pas très intéressée par les hauts et les bas d'une relation. Je préfère largement les histoires qui se concentrent sur "l'avant", la tension amoureuse qui aboutit à la concrétisation et à leur prise de conscience que les sentiments sont mutuels. Cela m'a donc assez vite lassée de visionner leurs rapprochements et leurs ruptures successives, et pour en rajouter une couche j'ai trouvé que Mark était assez dur et antipathique à certains moments du drama (sans vouloir spoiler, lors d'un malentendu il va se montrer un peu trop rancunier envers Vee qui a pourtant des circonstances atténuantes dans ce cas précis). Mais ces derniers points relèvent principalement de goûts et de préférences personnelles, et les spectateurs qui s'intéressent aux difficultés d'une histoire d'amour, même quand les personnages sont clairs sur leurs sentiments, apprécieront très certainement ce BL.
En conclusion, c'était une bonne idée de remanier l'histoire d'origine et de prendre le temps de la développer. Pour ma part elle est vite oubliable, parce que je me suis un peu ennuyée à partir du 8ème épisode, mais c'est vraiment personnel et quoi qu'il en soit, ça n'enlève rien au jeu naturel des acteurs, leurs personnages sont attachants, leur romance est crédible, l'intrigue est construite intelligemment. Elle se concentre sur leur relation, du coup elle se développe de manière logique sans nous ennuyer avec des digressions inutiles. Donc même si c'est loin d'être un coup de cœur pour moi, objectivement cela reste une bonne série et je me demande ce que pourrait donner une nouvelle version de la romance de Nuea (un perso secondaire qui trouve lui aussi son bonheur dans le 3ème opus de "En of Love"). Et bien qu'elle aurait mérité d'être un chouïa plus courte puisqu'on s'intéresse uniquement à Vee et Mark, elle reste quand même agréable et sympathique à suivre.
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Original, drôle, et visionnable en 4h. Bref, une chouette découverte
Je suis là tranquillou en train de buller sur Youtube quand je vois cette suggestion, sous-titrée "the Villain falls in love with me". Vu qu'il s'agit d'un drama qui comporte des épisodes de 9 minutes, la totalité de la série étant visionnable sous la forme d'un film d'un peu moins de 4h, je me dis que je ne perds rien à regarder le début. Je ne m'attendais à rien de spécial, sinon qu'une romance entre une héroïne et un méchant apporterait un petit plus idéal pour finir mon dimanche soir sans prise de tête, et me voilà aussitôt embarquée dans une histoire géniale qui m'a réellement prise par surprise !Qiqi est une antagoniste régulière de comics, habituée à jouer les méchantes opposées à l'héroïne, donc rompue à toutes les ficelles de ce rôle. Un bug vient perturber son entrée dans un nouveau comics intitulé "Night of Love with You", et elle se retrouve par erreur dans la peau de l'héroïne tandis que cette dernière doit jouer le rôle de la méchante. Alors que ce bug provoque le coma du héros, empêchant l'histoire d'amour de démarrer et laissant une certaine marge de manœuvre en attendant qu'il se réveille, notre protagoniste fait la connaissance du méchant. Ce dernier est destiné à n'avoir qu'un seul but dans l'existence, celui de se venger du héros et de tuer l'héroïne. Les deux vilains ayant l'occasion de faire plus ample connaissance, ils finissent par tomber amoureux et à partir de cet instant, tout part en cacahuètes.
L'intrigue est aussi originale que futée, laissant pour une fois le beau rôle à des personnages censés être secondaires et absolument pas destinés à vivre une romance, et encore moins entre eux. En effet au sens strict, ils existent uniquement pour mettre des bâtons dans les roues des héros et faire progresser l'histoire de ces derniers (du genre : la nana est menacée, le mec vient la sauver, bref tous ces trucs vus et revus). Heureusement, même si elle est coincée malgré elle dans le rôle de l'héroïne cucul et fragile, notre "Female Lead" n'a pas l'intention de laisser le scénario décider de ses répliques ni de ses actes. Familière de ces intrigues dans lesquelles elle n'a que trop souvent joué, elle ne s'en laisse pas conter et n'hésite pas à reprendre certains de ses anciens réflexes pour faire tourner les choses à son avantage. Ainsi, contrairement aux ressorts habituels, c'est l'occasion pour ce drama de prendre une certaine liberté avec les clichés et même de les utiliser pour s'en moquer gentiment. Car cette liberté s'étend au caractère de notre héroïne qui, une fois n'est pas coutume, a la possibilité d'être intelligente, rusée, indépendante et de n'en faire qu'à sa tête par rapport aux ficelles qu'elle connaît par coeur, ce qui nous offre des dialogues originaux ainsi que des scènes parfois très drôles car inattendues. Et contrairement aux héros classiques formatés par un scénario convenu donc limités par certaines "interdictions", nos deux protagonistes ne sont pas étouffés par leurs scrupules, ce qui signifie qu'ils ont parfaitement le droit de piquer la glace d'un sale gosse sans que le cahier des charges ne les en empêche !
J'ai adoré cette histoire qui joue avec les codes de façon intelligente, et nous présente une romance inattendue entre deux "vilains" aussi sympathiques qu'attachants. Mon seul regret, c'est qu'ils n'aient pas été plus méchants ! En effet, du fait du format relativement court pour un drama complet, l'accent est mis sur l'avancée de leur romance et les rebondissements nécessaires à l'évolution logique de l'intrigue, donc ça ne leur laisse pas vraiment l'occasion d'élaborer des plans maléfiques ce qui, pour le coup, aurait été vraiment jouissif ! (en même temps, ils restent les héros de ce drama, j'imagine que les scénaristes ne pouvaient pas les rendre complètement mauvais sans déplaire à l'audience). Un nombre restreint de personnages (du coup on ne s'y perd pas et le scénario se concentre sur l'essentiel), plein de chouettes bisous, des situations originales et bien pensées, une intrigue sans temps morts et qui nous happe dès le début pour ne plus nous lâcher, et en plus ça ne dure même pas 4h donc ce n'est pas comme si on perdait son temps... En bref, cette romance ne paie pas de mine, elle est censée être relativement anecdotique du fait notamment de son faible budget, et certaines parties auraient peut-être mérité d'être davantage creusées (par exemple, comment se fait-il que Qiqi soit la seule consciente qu'elle est un personnage de comic ? Et qu'est-ce qui a provoqué le bug initial ?...), mais elle est suffisamment bien fichue au point qu'elle parvient à nous surprendre et ça, c'est le gage d'une vraie qualité. Une excellente découverte, vous ne serez pas déçus.
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This review may contain spoilers
Naître avec un vagin, c'est vraiment la daube
Après une période de pause de plusieurs mois dans les dramas, j'ai décidé de reprendre en douceur par le gentillet "General's Lady". Et crac me voilà aussitôt en manque, comme toute addict qui se respecte il suffit d'une petite bouchée pour en vouloir davantage et je me suis mise en quête d'un historique chinois un peu plus conséquent histoire d'avoir ma dose de costumes flamboyants, de relations codifiées à l'extrême, de décors somptueux et de complots diaboliques. kisskh me mettant sans arrêt sous les yeux la suggestion de "The Sword and the Brocade", un drama bien noté ET qui finit bien (2 conditions essentielles à mon visionnage), je me suis lancée. Et j'ai trouvé ça vachement chouette, tellement même, que j'ai commencé à regarder le vendredi midi et que je l'ai terminé le dimanche soir malgré ses 45 épisodes (oui, j'avoue, ce week-end là je n'ai fait quasiment que ça, à part prendre ma douche et boucler quelques courses en 4ème vitesse pour voir la suite).Résumé de l'histoire : l'héroïne est (comme d'hab) la fille d'une concubine de seconde zone et d'un père transparent et lâche qui laisse à sa méchante épouse légitime (comme d'hab) le soin de gérer le foyer avec sévérité, forcée (comme d'hab) à un mariage dont elle ne veut pas avec un mec froid et strict (comme d'hab) qu'elle ne connaît presque pas, et flanquée d'une peste de soeur (comme d'hab) dont le seul but dans l'existence semble être de lui mener la vie dure. Seulement le héros est déjà marié, et il a également quelques concubines (toutes plus evil bitches les unes que les autres, comme d'hab). Notre héroïne se retrouve donc à surnager dans un bassin rempli de requins, doit sans cesse marcher sur des oeufs, déjouer les complots ourdis contre elle (comme d'hab) avec le soutien de ses servantes toutes dévouées et prêtes à se sacrifier pour elle (comme d'hab), tout en prenant soin de ne pas mettre en colère sa puissante belle-mère qui se croit intelligente et se fait bien sûr manipuler par l'apparente docilité de ses méchantes belles-filles (comme d'hab). De son côté le héros a un poste important à la cour de l'empereur et doit lui aussi contrer les attaques rusées de ses vils ennemis qui ne reculent devant aucune bassesse pour le décrédibiliser (comme d'hab). Bon jusque-là tout va bien, on est en terrain connu.
Et pourtant, malgré ces clichés déjà vus dans de nombreux historiques chinois, j'ai passé un excellent moment, tout simplement parce que l'histoire était très bien menée, très rythmée, et capable de nous accrocher par ses nombreux rebondissements (pas très originaux mais qui nous donnent néanmoins l'envie d'enchaîner sur la suite). D'autre part, j'ai trouvé qu'il y avait un message fort dans cette intrigue, à la fois sur la condition déplorable des femmes à l'époque, et sur les conséquences des règles ancestrales (tant politiques que sociétales) inadaptées, menant inévitablement à des fonctionnements malsains, parfois meurtriers, et qui ne peuvent conduire qu'au malheur de ceux conditionnés à les respecter au prétexte de l'honneur, de la respectabilité ou d'alliances politiques et/ou familiales établies par les aînés. Presque tous les personnages, aussi riches soient-ils, sont montrés comme prisonniers d'un système et de codes liberticides dans lequels, quand le collectif prime sur l'individu, le bonheur n'a pas sa place. Et les plus grandes victimes de ce système sont les femmes, programmées pour se sacrifier pour les autres, parents, beaux-parents, époux et enfants, et vendues telles du bétail sans avoir voix au chapitre, et à qui on pousse le vice de demander d'être satisfaites de leur condition. Alors je ne suis pas spécialiste des dramas chinois, et j'ai une connaissance assez pauvre de la culture asiatique, mais pour un œil occidental comme le mien, c'est le sentiment qui en est ressorti, et je n'ai pas eu l'impression que le message était autre ou que j'avais mal compris. Je ne serai pas hypocrite en disant que ça craint d'être née en Asie à cette époque, parce que c'était (et c'est encore, à des degrés divers) la même chose partout dans le monde, à quelques variantes près (ici on interdit de passer le permis de conduire et d'aller à l'école, là on pratique les excisions, même en occident on continue à violer en toute impunité et les coupables s'en sortent quand même vachement bien...) donc non, le problème n'est toujours pas réglé même si les consciences commencent - vaguement - à s'éveiller et que ça évolue à certains endroits de la planète (c'est loin d'être suffisant, mais c'est déjà ça). Bref.
Outre le fait que la série est claire sur le sujet et ne cherche pas à nous pipeauter avec de jolies couleurs et du romantisme pour faire passer une pilule amère, de nombreuses choses m'ont beaucoup plu dans cette histoire. Déjà, l'héroïne est bien sympathique. Elle est consciente de sa condition, sait qu'elle doit la jouer profil bas, semble servile et bien élevée, mais elle a ses propres convictions, ses motivations et ses centres d'intérêt (dont la broderie, son seul espace de liberté). Forcée à un mariage dont elle ne veut pas pour remplacer sa sœur qui vient de mourir, placée dans la position de pion par sa famille qui ne veut pas perdre son avantage au sein de la demeure de son futur époux (il faut qu'elle maintienne l'alliance entre les deux familles et protège les intérêts de son neveu, dont la place et l'héritage sont menacés par les concubines qui subissent elles aussi la pression de leurs propres familles), elle tente tout d'abord de fuir ce mariage, ce qui est déjà très courageux. Hélas sa mère est mystérieusement assassinée au moment où elle souhaite mettre son projet à exécution. Comme elle soupçonne la maisonnée de son futur époux, accepter ce mariage semble être la bonne solution pour s'introduire dans cette famille et mener son enquête. Elle ne cherche pas à se faire remarquer, bien qu'occupant la position d'épouse légitime elle ne tient pas à gérer les questions domestiques alors que c'est traditionnellement le rôle qui lui revient, car plus on lui fout la paix, plus elle peut fouiner et recueillir des indices. C'est justement parce qu'elle fait sa life de son côté et se démarque des autres concubines (et de sa défunte épouse) envers lesquelles il a toujours été indifférent, que le héros commence à s'intéresser à elle. A côté de ça, elle fait preuve de jugeotte, sait rapidement analyser une situation et les pièges qui lui sont tendus, parce que c'est une question de survie et que sa condition de fille illégitime l'y a déjà préparée dans sa propre famille. Si elle veut éviter les vagues et se montre relativement respectueuse, elle garde son indépendance d'esprit et ce n'est pas parce qu'elle finit par tomber amoureuse du héros qu'elle va faire des concessions à sa liberté pour lui plaire. C'est vraiment appréciable, pas une seule fois elle ne m'a énervée ou bien je me suis dit qu'elle aurait mieux fait d'agir autrement. Elle n'a tout simplement pas le choix dans certaines situations, et elle tire assez bien son épingle du jeu (ça tombe bien, la broderie c'est son domaine).
Je ne m'étendrai pas sur l'histoire d'amour, moi qui suis très romantique eh bien là, pour le coup, je m'en fiche un peu. Elle est sympa, c'est un ajout agréable à l'histoire et à la base, c'est la raison initiale pour laquelle j'ai regardé ce drama, je suis contente qu'ils soient heureux et tout et tout à la fin (d'autant que les scénaristes savent nous la construire à un rythme relativement lent, logique, et nous montrer l'importance de se faire confiance dans un couple) mais en définitive je me rends compte que ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée, et je me surprends moi-même au moment où je l'écris. Là où je suis encore plus surprise, c'est d'avoir apprécié une histoire où le héros a déjà plusieurs femmes (et un enfant avec l'une d'elles, en plus de son fils légitime). Déjà il n'a pas eu le choix, il s'agit d'alliances politiques ou commerciales, et heureusement le scénario nous le montre assez indifférent à toutes ces manigances, ce qui permet de mettre en place la romance avec l'héroïne sans trop nous mettre mal à l'aise. Bien sûr, au début il peut nous paraître antipathique justement parce que son indifférence peut avoir de graves conséquences pour elles, qui dépendent entièrement de lui pour se frayer une place dans cette maisonnée hostile, et pour lesquelles une miette de son intérêt a une importance cruciale pour leur pouvoir et les rares avantages qu'elles peuvent en tirer (un peu plus de confort, de récompenses de la part de leurs familles si celles-ci sont satisfaites, un meilleur statut au sein de la maison...). Tout cela est très bien montré, et ce que j'ai trouvé appréciable, c'est qu'au contact de l'héroïne (et après avoir vu combien cela pouvait conduire à des situations aussi dramatiques que malsaines), il finit lui-même par s'en rendre compte. Evidemment on se doute bien qu'une partie conséquente des concubines finit par disparaître du paysage comme dans les "Dix petits nègres", sinon la romance principale n'aurait pas le même goût, mais le fait qu'il propose à celle qui reste la possibilité de faire ses propres choix est déjà symbolique.
Au final, la situation desdites concubines est ce qui m'a le plus intéressée, parce que j'ai trouvé qu'ils avaient traité le sujet de manière juste. L'une d'elles est évidemment plus evil bitch que les autres, c'est celle qui pose le plus de problèmes à l'héroïne au cours de l'histoire, mais du début à la fin, même si j'avais très envie qu'elle périsse dans d'atroces souffrances, je ne pouvais m'empêcher d'avoir énormément de compassion pour elle. A aucun moment je n'ai senti que les scénaristes avaient bâclé son personnage. Dès l'instant où elle apparaît, on comprend qu'elle est, elle aussi, victime d'une société qui n'a aucune pitié envers les femmes. C'est une adolescente éperdument amoureuse, qui certes, n'a cessé de faire de mauvais choix, mais honnêtement, que peut-on attendre d'une jeune fille à qui on a appris dès la naissance que le mariage était le but ultime de son existence et qui, par sa condition bien née, aurait dû devenir l'épouse de l'amour de sa vie ? A cause des cruels calculs de la sœur de l'héroïne, qui destine cette dernière à la remplacer après sa mort, cette gamine se retrouve simple concubine et humiliée dès son arrivée. Alors oui, comme je l'ai dit plus haut, certains de ses agissements sont très discutables et contrairement à l'héroïne, elle n'a pas eu l'intelligence de faire les bons choix. En même temps, si les coups bas sont la condition nécessaire à la survie et qu'on place les jeunes filles en situation de compétition dès leur arrivée dans ce bas-monde, faut pas venir se plaindre après qu'elles ne soient pas aussi pures et dociles qu'on le voudrait.
Et ça m'amène à rebondir sur le personnage de la belle-mère qui, à mon sens, n'était pas aussi bien rendu qu'il aurait pu l'être. C'est un peu le seul bémol que je soulignerai, je n'ai pas bien compris pourquoi les scénaristes l'avaient montrée aussi... disons stupide ? Elle n'est pas née de la dernière pluie, elle occupe une position puissante qui plus est, en tant que matriarche à la tête d'une famille composée de nombreuses femmes on va dire que depuis le temps, elle connaît la vie, et je ne comprends pas pourquoi elle s'imagine encore que les concubines peuvent / doivent être douces, obéissantes et dévouées aux autres comme si c'était naturel (ni qu'elle soit aussi déçue en se rendant compte de ses erreurs). Qu'un homme puisse se "laisser avoir" parce que cet aveuglement, volontaire ou non, est trèèès confortable, à la rigueur, ça passe, mais elle est elle-même née femme, elle sait ce que c'est que de devoir naviguer dans ce monde qui n'est pas fait pour son sexe (et elle a sans doute dû mettre de côté pas mal d'aspirations dans sa jeunesse elle aussi), et j'ai du mal à croire qu'elle se soit laissée abuser comme ça, surtout qu'elle est relativement fine sur d'autres questions liées aux relations de pouvoir. Après, il est vrai que son personnage sert à appuyer le propos de l'histoire, en ouvrant enfin les yeux sur les dommages qui découlent des traditions rigides et de ces mariages imposés (et sert aussi à valoriser le héros, quand il s'impose enfin face à elle en refusant tout net de prendre une nouvelle concubine). Bref, son personnage n'était pas tout à fait crédible mais on va dire que son attitude rigide a aussi son utilité dans la progression de l'intrigue, donc ce n'est pas bien grave. Alors bien sûr, on pourrait arguer que les hommes aussi se retrouvent coincés par le poids de ces traditions, mais étant donné que ce sont eux qui ont mis en place ces règles et qu'ils ne sont pas les plus désavantagés (ne serait-ce que parce qu'eux, au moins, ils ont la chance de pouvoir aller et venir à leur guise, et qu'ils ont des meufs à foison à leur service et dans leur lit), je préfère réserver ma compassion aux plus mal loties.
Pour finir sur la condition des femmes, le cas d'une autre sœur de l'héroïne, mariée à un homme violent, permet de montrer un autre aspect des difficultés auxquelles elles sont confrontées. Bien sûr ce n'est pas la première fois que cette situation nous est présentée dans un drama chinois, loin de là, mais c'était intéressant de continuer son intrigue sur le choix qu'elle doit faire après le décès de son époux : adopter un enfant qui n'est pas le sien, ou perdre son influence au sein de la famille de son mari. En somme, même quand certaines ont la chance de se retrouver veuves, leur vie n'en est pas plus simple pour autant... Quant au conflit qui oppose l'épouse légitime du père de l'héroïne et une concubine (encore une), il nous démontre de manière cruelle que peu importe la situation, le statut ou le pouvoir qu'une femme exerce au sein de la maisonnée, aucune n'en sort gagnante. Finalement, celle qui s'en sort le mieux, c'est la professeure de broderie qui a eu le bon sens de ne jamais se marier !
Enfin, ce qui m'a également semblé appréciable, c'est que les intrigues de cour auxquelles le héros doit faire face sont relativement limitées : il y a un trio de grands méchants facilement indentifiables (le père, son fils et sa belle-fille), et tout tourne autour du conflit entre la famille du héros et celle de l'ennemi, ainsi que de l'abolition ou non d'une loi ancestrale concernant une interdiction maritime ayant des conséquences sur le piratage et les conditions de vie des populations côtières durant la dynastie Ming. Cet unique fil conducteur aux questions politiques fait qu'on n'est pas perdu, on ne passe pas des heures à se demander qui soutient qui et qui manigance quoi dans quel but, le nombre de conseillers qui discutent entre eux est restreint, à tel point qu'on ne verra jamais la figure de l'empereur, qui n'est finalement pas très important dans l'histoire sauf pour le pouvoir qu'il représente.
Ah si, j'oubliais, il y a quand même un autre point qui m'a (légèrement) agacée : pourquoi faut-il toujours qu'à un moment crucial où un perso se fait injustement accuser, celui-ci soit incapable de se dépêcher de balancer la phrase qui pourrait tout arranger et qui prend à peine 5 secondes à prononcer très vite, alors même que l'accusateur lui laisse largement le temps de s'expliquer avant de répondre "tais-toi, je ne veux pas entendre tes explications !". C'est dingue, on nous refait le coup à chaque fois, et ça dure, et on se dit que là ça y est, l'accusé va pouvoir se justifier, et rebelote, on lui laisse encore du temps, et paf ! un nouveau silence inutile... Du coup ça prend encore un épisode pour rien avant que la situation se règle, alors oui je sais que ça permet de faire durer le suspense et de mettre en place d'autres éléments qui font avancer l'intrigue, mais bon c'est rageant quoi... Mais sinon, on va dire que tout le reste de la série rattrape ce moment frustrant. Je suis partiale, j'assume.
En conclusion, c'est une histoire que j'ai vraiment aimée, qui brosse un portrait relativement juste de la condition des femmes et des ravages causés par le maintien de certains codes ou de traditions qui ne sont pas toujours adaptées et certainement pas propices au bonheur, doublée de deux romances plutôt sympathiques (oui parce qu'une des servantes de l'héroïne - comme d'hab - se prend d'affection pour le second du héros, c'est peut-être convenu mais toujours agréable). Les coups bas et les complots sont légions, toutefois ils s'enchaînent à un rythme qui ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer. Alors pour être tout à fait honnête, si l'actrice principale incarne un personnage courageux, indépendant et attachant, qui ne m'a jamais fait grincer des dents, en revanche Wallace Chung était quand même plus charismatique dans "General and I" (bon à sa décharge son rôle était un peu fade, la faute aux scénaristes ? C'est peut-être pour ça que leur romance ne m'a pas fait vibrer plus que ça...). Au final, ce drama ne se distingue pas forcément d'un autre par son originalité, parce que de nombreux éléments de l'intrigue sont loin d'être nouveaux pour les habitués des historiques chinois, mais son point fort à mes yeux repose surtout sur la manière dont le sujet a été traité. Et si on cherche une histoire pleine de couleurs qui nous dépayse le temps d'une quarantaine d'épisodes, autant opter pour celle-ci, elle a le mérite d'être intelligemment construite.
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