Theory of Love (2019)

Angsty mais remarquable

Je ne sais pas par quel bout commencer tant ce drama m'a amenée vers des chemins que j'essaie d'éviter en général et a fortiori dans le cadre de séries BL, dans lesquelles j'ai tendance à me réfugier.

Les sentiments provoqués par la série sont violents, frustration, colère, tristesse, il est véritablement difficile de rester insensible à l'amour à sens unique de Third et aux violences psychologiques, conscientes ou inconscientes, de Khai.
Il est d'ailleurs extrêmement aisé d'avoir une position très manichéenne sur les personnages, Khai méchant, Third gentil à protéger. Et c'est bien à mon sens ce que ce drama déconstruit. Déconstruction représentée par la partition quasi-formelle du drama en deux parties (avant/après).
A l'époque des réseaux sociaux et des discours politiques et sociétaux où tout le monde donne son avis en affirmant qu'il est le bon, à l'époque de la glorification d'une perfection collective et de l'annihilation de ce qui peut être perçu comme une insuffisance, ce drama décide de raconter l'histoire de personnes imparfaites, par moment difficiles à comprendre, mais humaines si terriblement humaines, dans leurs défauts, dans leurs faiblesses, dans leurs qualités aussi. Elles se débrouillent comme elles peuvent avec leurs sentiments, avec leurs relations, en essayant juste de garder la tête hors de l'eau.
Dans un monde parfait, Khai serait un top idéal comme on en voit à longueur de dramas, BL ou non, et Third ne s'accrocherait pas à un amour qu'il sait sans espoir. Et pourtant, et pourtant, dans la réalité les êtres parfaits n'existent pas, ces fameux "green flags" qu'on voit fleurir à tout bout de tiktoks/shorts/reels. Et finalement, on s'attache d'autant plus à Khai à cause de ces failles, à Third à cause de cet amour désespéré.

Au-delà du scénario, solide, et des personnages, complexes, le drama est intéressant cinématographiquement. L'utilisation de la lumière, de la photographie, de l'espace, l'hommage au cinéma romantique et populaire, généralement regardé de haut, contribuent à mettre cette série dans une case à part.

Je veux finir en disant un mot sur les acteurs. Si les acteurs secondaires sont bons, très bons, Off et Gun sont magistraux. D'ailleurs quand des personnages réussissent à provoquer des réactions aussi viscérales qu'ici, cela montre toute l'étendue du travail et de la qualité des acteurs.

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Moralité: Être un connard paie

Si votre souhait est de regarder une histoire d'amour (avec très peu de moments d'affections) où vous pourrez suivre la relation de "Gros connard Ultime" avec "Débile profond", cette série est pour vous.

Profitez de 12 épisodes à regarder "Débile" souffrir et pleurer parce que "Connard" ne trouve son équilibre que dans l'utilisation des filles et la manipulation de son amitié avec "Débile".
Au final, J'ai préféré les histoires secondaires plus réalistes et sincères.

Moralité : Pour être heureux, aller voir votre meilleur(e) ami(e), faites les souffrir et pleurer tout les jours pendant quelques années, puis dites leur que vous les aimez et ça devrait le faire, vous serez récompensé de vos efforts.

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