DOPE: Narcotics Control Department Special Investigation Unit

Ma dose de SF

Il aura fallu un drama de 2025 pour réentendre le mot "dope" aussi souvent prononcé que "sumimasen" dans une série japonaise. Consommé à toutes les sauces dans ce drama, le terme se veut par conséquent aussi sombre que kitsch.

Clairement adulte dans ses choix, sa noirceur évidente et les relations entre protagonistes, DOPE fait pourtant penser dans ses premières minutes aux 4 Fantastiques produits par l’équipe des Senkyo. Les personnages vont autant vous troubler qu’ils vous feront rire, parfois malgré eux.

Alors que j’attends toujours une suite au désespoir absolu qu’est Evol (DMM TV, les spécialistes des non-suites...), voilà qu’on me ressert une histoire d’espers, cette fois-ci du côté des flics. C’est vrai que voir des adultes dotés de superpouvoirs qu’ils tentent d’apprivoiser est plutôt troublant, surtout quand on est habitué aux superhéros adolescents. Difficile ici de parler de métaphore du passage à l’âge adulte. Il faudra donc mettre son bon sens de côté tout au long de la série pour réussir à accrocher à ces pouvoirs souvent trop puissants.

Un rookie, incarné par Takahashi Keito (Qui d’autre ?), permettra peut-être aux ados de s’identifier. Mais pour les adultes que nous sommes, mettons le cerveau en mode "off" pendant 45 minutes, et apprécions les nombreuses side stories à la fois matures et touchantes de cette série. Car chaque protagoniste dévoile un pan de son intimité à travers des mini tranches de vie bien menées, parsemées d’un humour bon enfant. Tous les âges de la vie sont représentés, ce qui confère un réalisme tranchant radicalement avec les lancers de canapé, les éclairs et les visions du futur. Cela remet également de l’humanité face à certaines scènes d’une brutalité rare pour un J-Drama qui célèbre pourtant la bogossitude.

Le réalisateur Suzuki Kosuge est un maître du suspense dans des univers dystopiques, toujours teintés d’un certain réalisme. Et dès le deuxième épisode, on sent qu’on a affaire à une grande série, bien plus intéressante que celle des Senkyo, qui fait également son retour cet été. Si cette dernière nous fait rire malgré elle, DOPE nous fera rire par la qualité de son écriture, de ses acteurs et de sa mise en scène. Et évidemment par ses FX. Mais vous remarquerez que j'ai ôté le mot "qualité".

Nakamura Tomoya est aussi inquiétant que drôle, et fera fondre plus d’un·e comme a l'accoutumé. Takahashi Keito semble choisir ses rôles avec discernement, même si, âge oblige, il incarne trop souvent des rookies. Quoi qu’il en soit, il porte le costume de Men in Black à la perfection. Tout comme Araki Yuko, trop peu présente à l’écran ces dernières années, et qui manie avec fermeté aussi bien le coup de poing que la répartie.

Tout semble parfait, donc, à condition d’accepter de suivre un thriller dans l’univers de la Hero Academy. Mais n’est-ce pas justement le propre de l’été que de mettre le cerveau sur pause, pour goûter à de nouvelles expériences sensorielles, voire psychédéliques ? Et ici, vous le ferez sans aucune pillule.

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