Avoir un bon co-pain ...
Pour des raisons qui me sont propres, j'exhume cette œuvre de 2011, non sans une certaine honte, car elle commence vraiment à accuser son âge. Comme tout bon pain est souvent meilleur à l'ancienne, je m'attendais à une œuvre respirant la sensibilité, une fois la vieille croûte scénaristique du retour à la campagne brisée. À la lecture de quelques avis récents glanés ici et là, j'espérais découvrir une douceur cachée. Mais, à force d'accumuler les clichés, on finit par ne plus voir que les défauts. Mon avis risque donc de ne pas plaire à tous ceux qui ont été touchés par la sensibilité de l'œuvre.
Bien que plus récent – 2018 tout de même – je ne peux m'empêcher de comparer ce film à Cafe Funiculi Funicula (Tant Que Le Café est Encore Chaud en librairie). Non seulement en raison de la présence d'Harada Tomoyo, mais surtout parce qu'il s'inscrit dans la mouvance des productions japonaises mettant en avant ces commerces qui réchauffent le cœur, un genre à part entière, sur l'archipel. C'est d'autant plus marquant que c'est le dernier film de ce type que j'ai vu. Même si Coffee Ikaga Deshou commence déjà à s'estomper dans ma mémoire, la présentation du café comme remède absolu à la dépression se retrouve aujourd'hui, même dans des productions destinées à l'international comme Sayonara no Tsuzuki. Rien de très original, donc.
La banalité des différentes situations m'interpelle d'ailleurs dans Shiawase no Pan. Si l'introduction rappelle, pour mon plus grand bonheur, une réinterprétation du manga Chobits, par la place qu'occupe le livre d'images et la personne "rien qu'à elle" qui s'y attache, la première histoire centrée sur un personnage secondaire ne peut être plus classique et dépourvue d'âme. Le jeu d'acteur y est très approximatif, notamment dans les scènes d'alcoolisation, ce qui rend difficile l'empathie et l'implication émotionnelle du spectateur. La deuxième partie est inutilement contemplative, les enjeux étant compris dès la moitié du récit, et la troisième annonce une issue sans surprise, étant donné la saison qu'elle aborde.
La bonne idée du film réside justement dans l'alliance entre les saisons et les moments de vie : l'été représente la jeunesse, l'automne, le changement et l'hiver...
Le printemps pointera finalement le bout de son nez dans les dernières minutes, révélant peut-être les secrets du couple héros, mais trop discret. Même si de nombreux drames adoptent le rythme des saisons pour structurer leurs épisodes, ici, les lacs et les neiges d'Hokkaido apportent ce petit supplément d'âme. Les contemplations nocturnes sous la lune sont empreintes de poésie, bien que le film en abuse quelque peu. À force, le calme de certaines scènes devient assourdissant sur une durée de deux heures, d'autant plus que les deux protagonistes semblent se retirer de leur propre histoire.
Pour découvrir les pains bien de chez nous, version nord du Japon, allant jusqu'au kouglof (sans déconner...) ou au pain à la châtaigne – et cela bien avant la mode des émissions culinaires et de l'école de Ici Tout Commence –, ce film peut présenter un certain intérêt. On peut aussi louer les efforts de la réalisatrice pour mettre en avant des personnages marginaux. Souvent mis à l'écart de la société, on se croirait parfois dans un film d'Emir Kusturica. Même si on insiste sur le fait que tout le monde est heureux, à en être béat. Malgré toutes ses bonnes intentions, ce film sera malheureusement vite oublié, tant il reste plat dans sa réalisation, son transfert d'émotions et les cachotteries des protagonistes principaux, qu'on a du mal à comprendre. À moins que le printemps fasse éclore les réponses à vos questions.
Bien que plus récent – 2018 tout de même – je ne peux m'empêcher de comparer ce film à Cafe Funiculi Funicula (Tant Que Le Café est Encore Chaud en librairie). Non seulement en raison de la présence d'Harada Tomoyo, mais surtout parce qu'il s'inscrit dans la mouvance des productions japonaises mettant en avant ces commerces qui réchauffent le cœur, un genre à part entière, sur l'archipel. C'est d'autant plus marquant que c'est le dernier film de ce type que j'ai vu. Même si Coffee Ikaga Deshou commence déjà à s'estomper dans ma mémoire, la présentation du café comme remède absolu à la dépression se retrouve aujourd'hui, même dans des productions destinées à l'international comme Sayonara no Tsuzuki. Rien de très original, donc.
La banalité des différentes situations m'interpelle d'ailleurs dans Shiawase no Pan. Si l'introduction rappelle, pour mon plus grand bonheur, une réinterprétation du manga Chobits, par la place qu'occupe le livre d'images et la personne "rien qu'à elle" qui s'y attache, la première histoire centrée sur un personnage secondaire ne peut être plus classique et dépourvue d'âme. Le jeu d'acteur y est très approximatif, notamment dans les scènes d'alcoolisation, ce qui rend difficile l'empathie et l'implication émotionnelle du spectateur. La deuxième partie est inutilement contemplative, les enjeux étant compris dès la moitié du récit, et la troisième annonce une issue sans surprise, étant donné la saison qu'elle aborde.
La bonne idée du film réside justement dans l'alliance entre les saisons et les moments de vie : l'été représente la jeunesse, l'automne, le changement et l'hiver...
Le printemps pointera finalement le bout de son nez dans les dernières minutes, révélant peut-être les secrets du couple héros, mais trop discret. Même si de nombreux drames adoptent le rythme des saisons pour structurer leurs épisodes, ici, les lacs et les neiges d'Hokkaido apportent ce petit supplément d'âme. Les contemplations nocturnes sous la lune sont empreintes de poésie, bien que le film en abuse quelque peu. À force, le calme de certaines scènes devient assourdissant sur une durée de deux heures, d'autant plus que les deux protagonistes semblent se retirer de leur propre histoire.
Pour découvrir les pains bien de chez nous, version nord du Japon, allant jusqu'au kouglof (sans déconner...) ou au pain à la châtaigne – et cela bien avant la mode des émissions culinaires et de l'école de Ici Tout Commence –, ce film peut présenter un certain intérêt. On peut aussi louer les efforts de la réalisatrice pour mettre en avant des personnages marginaux. Souvent mis à l'écart de la société, on se croirait parfois dans un film d'Emir Kusturica. Même si on insiste sur le fait que tout le monde est heureux, à en être béat. Malgré toutes ses bonnes intentions, ce film sera malheureusement vite oublié, tant il reste plat dans sa réalisation, son transfert d'émotions et les cachotteries des protagonistes principaux, qu'on a du mal à comprendre. À moins que le printemps fasse éclore les réponses à vos questions.
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