L'amour, une énigme pour le sphinx
Voilà un couple que je rêvais de voir réuni dans un drama.
Shison Jun et Kishii Yukino étaient faits pour se rencontrer. Si Jun m’énerve passablement dans ses rôles d’Asian lover, force est de constater qu’il réussit toujours la bascule du côté obscur. Et si l’amour unit ce couple impossible, la noirceur de l’âme et des actes est au cœur de cet excellent thriller rempli de trauma et d'amour. Certainement le meilleur du printemps 2025.
Ma passion pour l’actrice Kishii Yukino m’aveugle probablement dans mon jugement. Tout comme elle qui est touchée par la gentillesse, l’humour et l’éternel sourire adolescent de Jun, je refuse peut-être de voir l’évidence, pendant presque toute la série. Tout accuse son boyfriend dès le premier épisode : les preuves sont là, sous nos yeux, les motokare l'avertit, toute la police de Tokyo a réuni les indices…, mais non, ils passent du temps ensemble, à l’aquarium, au parc d’attractions, comme deux adolescents découvrant leurs premiers émois. C’est ça que j’apprécie chez Yukino-chan : sa fraîcheur, parfois sa candeur, mais elle apporte souvent la dose de bonheur nécessaire dans ses rôles quand on lui en donne les moyens. Et son partenaire est un miroir grossissant parfait.
Mais comme tous ces miroirs, il déforme la réalité, et très vite, on est perdu dans les sentiments, comme l’ensemble des personnages. Si on ajoute aux scènes de crime, horribles et dérangeantes, une jalousie sans fin, portée par des triangles amoureux impliquant bien trop de protagonistes, la confusion règne quasiment jusqu’au dernier épisode. Une vraie série qu’on a envie de binge watcher tant les retournements et les contradictions sont omniprésents, mais toujours sans tomber dans l’outrance. Les sentiments paraissent réels, ainsi que les rictus, trop fréquemment surjoués ailleurs pour donner un côté inquiétant à un personnage qui ne l’est pas du tout. Et c'est pourtant juste un manque dans une histoire, parfois un peu longue à mener sur 10 épisodes. Je pense au récent Kujaku no Dansu, trop diluer pour le rendre passionnant.
Mais ici, bravo à la scénariste et à la réalisatrice, qui ont l’intelligence de mener de front l’enquête autour du tueur en série et la romance, en rendant les deux aussi intéressants que réalistes. Komuro Naoko a quand même été aux commandes d'Anata no ban desu ou du moins estimé Shinhanninflag. Des références dans les retournements de cerveaux. Si certain(e)s diront : « Non, moi, je le quitte tout de suite ce cinglé » face à une mise en scène mal menée, ici, on est vraiment au cœur des relations et des hésitations. Ne pas fuir devient une option envisageable pour beaucoup d’entre nous. Certains acteurs forcent un peu leur jeu, les rendant du coup inquiétant plutôt par leur manque de naturel : l’enquêtrice, l’infirmière, le livreur, j’en passe et des meilleurs. C’est la loi du genre, mais je trouve qu’ici ça passe mieux, avec en plus une Morita Misato touchante par son manque d’assurance et son côté coincé.
Vous l’avez compris, les acteurs transcendent une histoire qui aurait pu être banale. Une série de crimes dans Tokyo, la routine, quoi… Il faut en avoir vu des enquêtes pour comprendre la spécificité de cette production. Je peux vous dire, sans que je sois à la recherche d'un scoop, qu’on est ici dans ce qu'on fait de meilleur.
Shison Jun et Kishii Yukino étaient faits pour se rencontrer. Si Jun m’énerve passablement dans ses rôles d’Asian lover, force est de constater qu’il réussit toujours la bascule du côté obscur. Et si l’amour unit ce couple impossible, la noirceur de l’âme et des actes est au cœur de cet excellent thriller rempli de trauma et d'amour. Certainement le meilleur du printemps 2025.
Ma passion pour l’actrice Kishii Yukino m’aveugle probablement dans mon jugement. Tout comme elle qui est touchée par la gentillesse, l’humour et l’éternel sourire adolescent de Jun, je refuse peut-être de voir l’évidence, pendant presque toute la série. Tout accuse son boyfriend dès le premier épisode : les preuves sont là, sous nos yeux, les motokare l'avertit, toute la police de Tokyo a réuni les indices…, mais non, ils passent du temps ensemble, à l’aquarium, au parc d’attractions, comme deux adolescents découvrant leurs premiers émois. C’est ça que j’apprécie chez Yukino-chan : sa fraîcheur, parfois sa candeur, mais elle apporte souvent la dose de bonheur nécessaire dans ses rôles quand on lui en donne les moyens. Et son partenaire est un miroir grossissant parfait.
Mais comme tous ces miroirs, il déforme la réalité, et très vite, on est perdu dans les sentiments, comme l’ensemble des personnages. Si on ajoute aux scènes de crime, horribles et dérangeantes, une jalousie sans fin, portée par des triangles amoureux impliquant bien trop de protagonistes, la confusion règne quasiment jusqu’au dernier épisode. Une vraie série qu’on a envie de binge watcher tant les retournements et les contradictions sont omniprésents, mais toujours sans tomber dans l’outrance. Les sentiments paraissent réels, ainsi que les rictus, trop fréquemment surjoués ailleurs pour donner un côté inquiétant à un personnage qui ne l’est pas du tout. Et c'est pourtant juste un manque dans une histoire, parfois un peu longue à mener sur 10 épisodes. Je pense au récent Kujaku no Dansu, trop diluer pour le rendre passionnant.
Mais ici, bravo à la scénariste et à la réalisatrice, qui ont l’intelligence de mener de front l’enquête autour du tueur en série et la romance, en rendant les deux aussi intéressants que réalistes. Komuro Naoko a quand même été aux commandes d'Anata no ban desu ou du moins estimé Shinhanninflag. Des références dans les retournements de cerveaux. Si certain(e)s diront : « Non, moi, je le quitte tout de suite ce cinglé » face à une mise en scène mal menée, ici, on est vraiment au cœur des relations et des hésitations. Ne pas fuir devient une option envisageable pour beaucoup d’entre nous. Certains acteurs forcent un peu leur jeu, les rendant du coup inquiétant plutôt par leur manque de naturel : l’enquêtrice, l’infirmière, le livreur, j’en passe et des meilleurs. C’est la loi du genre, mais je trouve qu’ici ça passe mieux, avec en plus une Morita Misato touchante par son manque d’assurance et son côté coincé.
Vous l’avez compris, les acteurs transcendent une histoire qui aurait pu être banale. Une série de crimes dans Tokyo, la routine, quoi… Il faut en avoir vu des enquêtes pour comprendre la spécificité de cette production. Je peux vous dire, sans que je sois à la recherche d'un scoop, qu’on est ici dans ce qu'on fait de meilleur.
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