Details

  • Last Online: 10 hours ago
  • Gender: Male
  • Location: France
  • Contribution Points: 0 LV0
  • Roles:
  • Join Date: August 15, 2020
Cloud japanese drama review
Completed
Cloud
0 people found this review helpful
by Kenseiden
20 days ago
Completed
Overall 7.0
Story 6.0
Acting/Cast 9.5
Music 8.5
Rewatch Value 6.5

Un film en plein brouillard

Je m'en suis réjoui de visionner ce film de Kurosawa Kiyoshi, maître du suspense à la japonaise. Il cochait toutes les cases : la promesse de réunir ce qui se fait de mieux parmi les acteurs de cette génération dans un thriller « hyperconnecté ». C’est d’ailleurs peut-être le mot que j’ai le plus vu pour définir ce film, et pourtant j’ai eu énormément de mal à rester connecté durant deux heures, d’une rare vacuité dans une vie.

Ouah… quelle méchanceté envers le maître ! Celui qui m’avait déjà endormi deux fois avec Hebi no Michi devient pour moi un véritable marchand de sable. Sûrement mon âge, mais lui, clairement, à 70 ans, il devrait passer la main, au moins à l’écriture. Qu'il demande à la même génération de scénaristes que les acteurs de lui pondre un scénario. Car ce sont bel et bien les trentenaires qui sauvent le film.
Masaki Suda est extraordinaire en malfrat malgré lui, et Okudaira Daiken pourrait bien être le prochain Yamazaki Kento tant il excelle dans les personnages détachés et kakkoii. Kubota Masataka ne sait plus faire que des pourritures, mais qu’est-ce qu’il les incarne bien. Quant à Furukawa Kotone, elle fascine toujours autant par sa présence.

Mais une dream team d'acteurs, ne fait pas un bon film. Avec la meilleure volonté du monde, celui-ci avance péniblement pour dérouler en deux heures ce qui aurait été supportable en une heure vingt. Une poursuite dans un hangar où, lors des fusillades, on essaye vaguement de reproduire un Call of et ses murs destructibles. Mais le pire, c’est que cette référence, enfin je l’espère, référence, au monde connecté (celui des jeux vidéo) est la seule du film.

Alors que les distributeurs et la promotion, n’arrêtaient pas de vanter un Japon hyperconnecté, je pensais vraiment assister à un thriller à la Serial Experience Lain. Mais la seule expérience proposée ici, c'est celle des market place. Pas de confusion entre le monde réel et le wired. Masaki n’est rien d’autre qu’un revendeur sur Internet, une sorte de Temu à lui tout seul. Fixer un écran en espérant que les cases de vente passent au vert, ça n’a rien de flippant, encore moins en 2025. C’est même banal depuis eBay, et tout le monde vend sur Vinted. Qui trouve ça "bizarre" ou "flippant" ?

Je ne sais pas ce que le réalisateur dénonce ici : la fast fashion, la contrefaçon, l'anonima qui n'en est pas (qui en doutait ?) ou les soucis oculaires que notre génération se construit patiemment à force de passer des heures devant un écran de 7 pouces. Ok, Masaki recule de trois mètres pour observer son 19 pouces sous Windows 10. Celui-ci, au moins, on le voit bien : c’est l’une des stars du film. Pas de chance, il n’est plus commercialisé, comme sa tour Dell, d'un autre âge.

La musique est angoissante, c'est la moindre des choses, les jump scares sont téléphonés (portes vitrées, bris de verre…). Mais ce qui m’a le plus angoissé, c’est que la fin corresponde exactement à ce que j’attendais. Je me disais : « Non, le dernier coup de feu ne sera pas tiré par cette personne. » C’était convenu… et c’est arrivé.

Alors oui, on s’envole dans les nuages à la fin, mais quelle tromperie sur la marchandise ! Le cloud devait être un lieu de perdition : ce n’est ici qu’un disque dur. Et la bonne blague du disque à revenir chercher pour garder toutes les données… Comme si on ne faisait pas de sauvegardes quand on fait du commerce ! , de plus illégal. Cette tour énorme, ce disque 3.5 pouces, ces pages dignes de Netscape… tout respire les années 90-2000 et les mauvais films d'horreur, l'horreur en moins. Un manoir hors de prix, isolé au bord d’un lac, avec uniquement des baies vitrées, qui n’attire soi-disant l’attention de personne. Des paquets qui arrivent par dizaines et aucun flic pour vérifier si les cartons « Made in France » sont bien du Vuitton. Le retour à la maison pour sauver la marchandise, pleine de tueurs, comme dans un mauvais (pléonasme) scary movie. STOP !

Encore une fois, seuls les acteurs sonnent juste. Même si cette plongée dans la folie meurtrière, dans un pays où trouver une arme à feu est aussi compliqué que de trouver un médecin traitant en France, sonne faux. Elles pleuvent par dizaines dans la trop longue deuxième partie. J’ai arrêté d’aimer les films de John Wayne il y a longtemps, alors pourquoi me l'imposer.

Si ce film cherche à synthétiser le suspense et l’action, il n’arrive à me convaincre dans aucun des deux domaines. Quel gâchis avec de si grands acteurs.
Matsushige Yutaka a une réplique, passe un flingue, et disparaît. Gâchis jusqu’au bout, je vous dis.
Pour voir un bon film de Cow-Boy Japonais, faisant une bonne symbiose, rien ne vaut un Golden Kamuy : humour, action, histoire, émotion, actine et bouffe. Place à la jeunesse, donc.
Was this review helpful to you?