10% de malheur, 90% de bonne humeur
Outré par la violence de ce drama, j’hésite à le recommander malgré la présence de Kawaei Rina dans le rôle principal. Elle qui peut être si douce et si touchée par les problèmes de chacun quand elle joue l'aide-soignante... Mais comment une agente qui porte un si joli nom au civil, peut-elle être aussi rude avec ses acteurs ? Car vous allez en voir de sa part, des croche-pattes et autres coups de coude dans ce nouveau drama qui explore les méandres du rôle d'agent de stars en devenir.En réalité, c’est une violence jouissive que notre actrice fétiche distille dans ce drama feel good. Et c’est d'ailleurs elle qui vous procurera le plus de sourires, pour ne pas dire de rires, par ses réactions, on ne peut plus excellemment jouées, prouvent une fois de plus qu’elle fait partie des grandes actrices de notre époque, et de surcroît dans un registre tout aussi comique qu’émotionnel. Appuyé par un Chiba Yudai au meilleur de son sourire forcé malgré la quarantaine qui approche, on assiste ici à une chouette comédie, pas dénuée de messages sur le monde du showbiz moderne, les masse médias et la rédemption nécessaire à voir et soutenir les autres dans leur réussite, quand soi-même, on a tout loupé.
La réalisation est légère et enjouée alors que le propos peut être parfois rude. Une bande de seconds couteaux, déjà dans leur statut d'acteurs réels, joue de leur propre histoire pour dépeindre une galerie de ratés, mais tellement sympathiques.
Sans en dévoiler plus, la présence de Yasuda Ken et, même si elle est moins nécessaire, de Kichise Michiko en maîtresse d'orchestre de tout ce chantier d'une boîte d'agents au bord de la faillite donne ce côté mystérieux sans user d'artifices de production comme des appuis lourds de caméra et des regards noirs de personnages qui inspiraient la sympathie jusque-là. Les tics classiques des mystery-dramas sont évités en majorité, mais pas complètement absents. On adorera donc suivre la découverte des secrets de chacun, révélés comme il se doit à chaque épisode… ou pas, histoire de maintenir un suspense qui fonctionne.
Bien produit, on ne sera pas lassé sur la longueur, surtout que le duo Kawaei Rina / Yasuda Ken fonctionne à merveille. On ne cherchera évidemment pas à savoir qui manipule l'autre en prenant plaisir à imaginer que ce sont les femmes qui auront le dernier mot. Le monde du showbiz est tellement pollué par le machisme (et encore, je reste poli), que le patriarcat soit malmené dans cette série, nous rend tellement joyeux, comme un titre d'IVE.
Rien à jeter donc dans ce drama, parfait sur telement de choses, à se demander s'il ne surpasse pas Oshi no Ko (le manga, pas le live action. Là, la question ne se pose pas) dans la peinture du monde du spectacle en 2025. Avec une vraie ex-Idole en agente, capable de jouer Chihiro au théâtre Londonien à encore 30 ans, et de vieux briscards comme Yasuda Ken, la question ne se pose même pas. Alors, foncez, le "10 %" japonais vous attend et il est bien meilleur que le petit franchouillard.
Was this review helpful to you?
Pet Shop Boys
Alors là, les choses commencent vraiment à se compliquer. Si les K-dramas envahissent mes chroniques, je vais complètement perdre en crédibilité. Déjà qu’avec Married My Husband Japan, je me sentais comme Emmanuel Macron à la Japan Expo, faisant semblant de m'y connaître en Kamehame, alors qu'ado, il lisait du Mallarmé. Hatsukoi Dogs est la deuxième coproduction nippo-coréenne que je chronique en une semaine. Et comme pour la première, issue de la même maison de production Studio Dragon, je me sens comme un escroc de vouloir la chroniquer, tant elle transpire les codes de la comédie romantique coréenne. Des milliers de spécialistes écrivent des commentaires chaque jour sur MyDramalist.com, et moi, je voudrais donner des leçons… Encore un point commun avec notre président.Ironie de ma trop longue intro : Na In Woo, fameux acteur coréen, fait partie de ce triangle amoureux alors qu’il était déjà l’héritier dans la version originale de Married My Husband. Je vais donc, une nouvelle fois, faire mon François Bayrou essayant de ne vexer aucune formation politique, qu’elle soit coréenne ou japonaise, surtout que vous savez bien de quel côté de la mer penche mon cœur.
C’est donc reparti pour un K-drama romantique, triangle amoureux des plus classiques, porté par trois poids lourds de la bogossitude :
Je ne m’étalerai pas sur Na In Woo, même si, d’après mes sources, beaucoup le souhaiteraient, pour faire une inclinaison, en tout bien tout honneur, sur Narita Ryo et Kiyohara Kaya, qui semblent bien partis pour une carrière au-delà de l'Asie.
Et avec tous les tics (c’est là que je vais commencer à me faire incendier par les fans) des K-dramas, tout est fait pour les propulser. Ça brille, c’est coloré, c’est bien filmé, avec des mouvements de caméra dignes des meilleurs clips. Les levers et couchers de soleil synthétiques subliment les peaux, le maquillage et les moues boudeuses. Même les toutous ont droit à leur traveling make-up (désolé, je ne connais pas le terme exact), rendant les regards entre eux des plus... glamour.
C’est beau, parfois dérangeant, mais je suppose tourné avec une pointe d’humour pour se moquer des clichés du genre.
Je l’espère, du moins, car à l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas encore si je regarderai les 10 épisodes. Moi qui avais apprécié Kiyohara Kaya dans Invert: Jozuka Hisui Toujoshu, où elle endossait plusieurs rôles avec une certaine maîtrise, elle me donne ici l’impression de subir son rôle d’avocate, qui croit peu en l’amour, et qui fond pourtant pour le beau Narita Ryo dès le premier épisode. Ces premiers moments sonnent tellement faux, avec son allure transpirant de sex-appeal, mais refusant tout contact avec la gent masculine, responsable de tous les maux de la Terre selon elle. C’est la loi du genre, d’accord, et même si la loi, c’est son domaine, on aurait voulu un peu plus de réalisme sentimental.
Pas de réalisme, mais du glam, donc. Yokohama se transforme en Palm Springs, avec un soleil éclatant, des urbains en Prada promenant leurs tout petits wan-chan (ça, c’est vrai par contre, question de place) jusqu’au véto de luxe, équipé en bloc opératoire et assistant·es trop sexy en blouse multicolore. Je me souviens alors avec émotion de la pauvre clinique de Kiken na Venus, pour nous, gens simples.
Mais n’ayez crainte : si Kiyohara Kaya risque fort de vous irriter (tout comme le riche héritier Na In Woo — pardon pour les fans), Narita Ryo rattrape tout. Un jeu dans la retenue et un caractère, on ne peut plus sympathique, pour ne pas dire séduisant. C’est vraiment le point fort de la série, car je le sais bien : c’est avant tout pour ses mignons petits animaux que vous êtes venus frapper à la porte de Hatsukoi Dogs.
Vous vouliez voir des petto trop kawaii ? Mais là aussi, sans être un spécialiste, on est clairement dans l’outrance pour pouvoir réellement s’attacher aux bêtes. Retouches Photoshop (ou IA plutôt, cette expression n’étant plus à la mode depuis 2023) à foison, on a parfois l’impression d’être dans un remake live-action d’un vieux Disney. Visuellement, c’est dérangeant, mais encore une fois, sans être expert en K-dramas, c’est peut-être moi qui surréagis.
Le scénario n’étant pas encore assez développé après deux épisodes (il y en aura dix, ça me laisse sans aboiement), il est impossible de le juger, au-delà de sa classitude absolue pour une comédie romantique. J’attends probablement l’introduction d’un troisième chien, qui viendrait troubler la romance naissante. Mais évidemment, on apprendrait dans l’épisode suivant que cette chienne est la sœur du mâle, et non pas sa petite amie. Hun hun, que de rebondissements.
La fin du second épisode laisse présager des rebondissements canins des plus mystérieux. De quoi tenir jusqu’au dernier sans se lasser de ce énième « fuis-moi, je te suis ; suis-moi, je te fuis ». Et puis une promenade dans Yokohama, ça ne se refuse pas, surtout avec de tels maitres.
Was this review helpful to you?
Cœur de rockeur, pantoufle de verre.
Comme tous les dramas japonais diffusés sur Netflix, les reviews et les notes pleuvent sur kisskh seulement quelques heures après la mise en ligne. Preuve de la popularité de la plateforme (bande de binge-watchers). Souvent dithyrambiques, et classant ses dramas parmi les 20 premiers du top 100 japonais, en popularité, je me demande malgré tout s’il n’y a pas manipulation de la part de Big N. Si Alice in Borderland mérite sa place, One Piece ou First Love: Hatsukoi me semblent clairement surcotés. Notes et critiques pourraient être alimentés par une fanbase du manga ou de Sato Takeru trop zélée. Il rempile d'ailleurs ici, pour la plateforme, traînant avec lui d'autres pointures comme Masaki Suda, Shison Jun ou Noda Yojiro de Radwimps pour la BO. Et le thème exploré annonce déjà un hit sur la partition papier : Gloire et la déchéance d'un groupe de pop-rock. Alors vais-je, moi aussi, succomber aux sirènes du showbiz en classant ce drama parmi les hits pop rock de l'année ? Que dis-je… du siècle.Tout d'abord, on ne peut qu’être séduit par les premières minutes qui s'enchaînent comme un clip de Bon Jovi des années 90. Pluie filmée en 300 images par seconde résonnant sur une batterie, filmée par des nuées de drones 16K. Les mouvements de caméra sont en rythme avec la musique de Noda Yojiro, les séquences durent longtemps. Avant-arrière sur chaque membre, sans compter les plans ultra-ralentis. On connaît la chanson depuis MTV, mais putain, qu'est-ce que c'est beau. Le scénario pourrait ne pas exister que cette série serait déjà un hit. En production française, sur le même thème, on a Tout pour la lumière… vous imaginez la comparaison ? La BO s’écoute seule, comme souvent avec Radwimps, sans parler de l'album créé pour la série et interprété par le groupe fictif Tenblank. Mais j’y reviendrai, car d'autres pointures y ont participé. Restons sur l'image, la lumière et les couleurs qui éclatent tout du long, pas seulement dans les concerts ou les faux clips, dont les deux réalisateurs doivent être coutumiers, mais dans chaque séquence calculée au cordeau, romantique comme tendue. Les inserts songs regroupent en plus aussi bien Taka que Mrs. Green Apple (évidemment) et vont parfaire le vernis.L'histoire de One OK Rock sera d'ailleurs une source d'inspiration inattendu pour la série. Les fans reconnaîtront les clins d'œil.
Mais l'inspiration du groupe Tenblank se cherchera plutôt du côté de [Alexandros], dont Sato Takeru reprend ici les tics vocaux. Même si certains auront l'impression d'entendre VK Blanka ou Galileo Galilei. Si bien qu’aux premières secondes de chant (patientez épisode 2 seulement) il me semblait impossible que ce soit l'acteur lui-même qui interprète. Son interprétation, d’ailleurs, est à la hauteur du personnage, même si, clairement, on le présente comme un elfe du showbiz asexué, affublé du pouvoir magic de la musique, placé sur Terre pour faire le bien par ses mélodies. J'exagère à peine son génie. Assurément, il est tellement parfait et lunaire en compositeur habité qu'il ne fait pas caca comme vous et moi ?
Mais les séries ou comédies musicales n'ont jamais vraiment brillé par leur scénario, souvent résumé à une romance impossible ou interdite qui devrait se finir mal façon Roméo et Juliette, mais toujours bien sur Netflix. Et c’est surment le cas ici. Après avoir maté 5 épisodes, j'en suis persuadé. Certains durent moins de 40 min (Big N, escroc !) proposant 20 min de musique et une pauvre action faisant avancer péniblement les amourettes. Jalousie, vengeance, neketsu. Les gambatte sont légion, si bien qu’on est à la limite d'un shôjo manga. Les musicaux étant nombreux, débouchant inlassablement sur un nouveau girls rock band, Netflix s’est plutôt attelé à adapter ce roman sous forte influence harem manga. Comme il se doit, toutes les personnalités masculines sont représentées : du lunaire, au sérieux, à lunettes évidemment, en passant par le rebelle au grand cœur. Rôle qui a dû beaucoup amuser Masaki Suda, souvent critiqué pour ses chansons trop midinettes.
Midinette d’ailleurs très bien jouée par Miyazaki Yu, qui se révèle son jeu ici, tout en copiant le jeu de Nagano Mei ou Nounen Rena à leurs débuts. Comme Yu-chan paraît très jeune du fait de la production, on sent un peu le malaise face à tous ces trentenaires ayant bourlingué dans le monde sulfureux du Rock et à sa candeur. On était plus habitué à la création d'un groupe au lycée, voir au collège. Les membres ayant environ le même âge, cela nous parait plus saint, à nous occidentaux. Mais la musique et la réalisation méritent qu'on passe du temps dans cet univers rose bonbon et blouson noir au grand cœur. Les méchants ne restent pas méchants très longtemps et tout se termine en chanson, comme chez Astérix
N'ayant pas fini la série au moment où j'écris ces lignes, je n'arrive quand même pas à imaginer une baisse de qualité, ni une véritable surprise scénaristique, tout juste une fin à la Netflix, matinée de happy end lourdement suggéré. Je fais donc confiance aux autres critiques et notes et mets moi-même la note maximale, participant à la grande mascarade des classements orchestrés par les maisons de disques elles-mêmes.
Was this review helpful to you?
Go to eat, mais avec modération, par pitié...
Ok, je sais déjà les commentaires qui vous viendront à l'esprit. "Pourquoi continue-t-il à chroniquer des dramas avec Sakurai Hinako ? Il sait très bien que ce sera au mieux un shōjo un peu niais, au pire un navet abandonné après le 1er épisode." Mais j'attends toujours à nouveau un rôle à la Janus no Kagami ou un, finalement assez drôle Flora, mais le désespoir me gagne et la mort est proche. Je suis à deux doigts de noyer mon chagrin dans cette junk food dont semble raffoler Hinako-chan.Pourtant, au vu du cast, ça partait plutôt bien. Okazaki Sae qui avait peut-être enfin la chance d'être mise en avant autrement qu'en assistante médicale, ou en copine cool et trop Tokyo Girl, et surtout Furukawa Yuki qu'il faut absolument voir dans la série des Ishi no Mayu et ses séquelles et qui restera l'éternelle ado cool et froids d'Itazura no Kiss., le chef-d'œuvre incontesté du shōjo manga (drôle) en drama., m'ont mis l'eau à la bouche.
Mais mes espoirs ont été balayés en quelques minutes, vu l'ambiance office lady dans une start-up trop cool et kawaï des premières minutes. Du mauvais josei manga faisant la publicité éhontée des heures supplémentaires et de l'exploitation des jeunes femmes surdiplômées, reléguées dans les bureaux, à faire des photocopies et à apporter le café. Un autre temps, un autre monde... Et après une dure journée de labeur, réalisée avec le sourire de façade qui va bien et la vie sociale qui ne va pas, le seul plaisir, avant de se coucher, est un arrêt dans le fastfood du coin... pour en faire la promotion. Le premier épisode, au choix, consterne, laisse de marbre ou écœure, vu le porn food exacerbé qui dégouline des gros plans beaucoup trop longs sur les burgers. On est loin du pourtant très semblable et aussi très marketé "Go to Eat" O mimi ni aimasu. Moins sensible, moins drôle (même si c'est pas fou fou) et surtout moins original cette publicité à peine voilée pour les chaines de restaurants m'a vraiment écœuré de prime abord. Même la danse en Opening semble ridicule, si on la compare a l'Ending vitaminé de Omimi.
Alors qu'y a-t-il à garder dans ce josei qui relègue une fois de plus la femme japonaise à son destin de faire valoir pour homme ? Et ben je n'en sais rien. Simple consommatrice dans une société patriarcale juste bonne à se taire et comblant sa frustration par des plaisirs immédiats et gras, la jeune femme ne peut pas se retrouver dans cette vie. La production est fade, les scènes de bouffe ne donnent pas faim, tellement mal filmées qu'elles sont, le jeu des acteurs ne rattrape rien. Ils ne font aucun effort pour se détacher des stéréotypes. Furukawa Yuki en premier, avec un sous rôle de gars sérieux et mystérieux, bien plus crédible dans Itazura no Kiss. Pour des personnages dessinés, certains traits de caractère tout surjoués qu'ils soient passent toujours mieux. Ici, en live, on frôle une fois de plus le ridicule. C'est "sauvez par le gong" au pays des fastfoods, gênant pour sa vulgarité, son côté "c'est comme ça qu'un jeune urbain trop cool doit vivre" et sa fatuité.
Si ce manga doit être un reflet de la jeunesse d'aujourd'hui je veux rester vieux, passer mes nuits à regarder la TV plutôt que de trainer dans les chaines de restauration rapide. On y apprend tellement sur le monde dans lequel on vit. On apprend, par exemple, que même de bons acteurs doivent parfois faire un job "alimentaire" pour vivre.
Was this review helpful to you?
Du bonheur dans l'assiette
Pour sûr, Sakurada Hiyori est une actrice qui monte en ce moment et elle délivre dans Atari no Kitchen ! tout un menu d'émotions qui régalera les amateurs de bon jeu d'acteur. Si vous n'avez pas encore d'indigestion de dramas sur la bouffe, je vous suggère une incursion dans la cuisine de Hiyori-chan avec ces 11 épisodes feel good qui vous régaleront des ondes positives dont on a si besoin en ce moment.Le casting met déjà l'eau à la bouche puisque le mentor d'Hiyori -chan n'est autre que le classieux Watabe Atsuro toujours flippant et détestable en chef d'entreprise ou politicien véreux, mais tellement inspirant et adorable ici, en cuisinier de ce petit Izakaya de Tokyo qui fleure bon l'ère Showa, pour ne pas dire l'ère Edo. D'autres jeunes pousses, comme Kubozuka Airu, accompagneront d'un jeu juste et intense notre timide cuisinière, mais c'est elle le plat principal de cette série qui dès les premières secondes vous fera comprendre que l'on est bien dans une adaptation d'un manga.
En effet, sa timidité ne peut être vue que comme exagérée de notre côté de la planète. Mais ce serait sans connaitre le caractère tout en retenue du peuple japonais. Sa peur d'aborder les gents, même des connaissances, sa communication bafouillante ou sa maladresse, sont présentes chez beaucoup de jeunes adultes plus habitués aux réseaux sociaux et à l'identité cachée des jeux en lignes. Beaucoup se retrouveront donc dans Atari-Chan ou d'autres personnages, qui loin d'être une Hikikomori, cherche à tout pris à communiquer avec les autres. Ses études supérieures choisies pour travailler cette communication ne l'aideront pas beaucoup et c'est bien par la nourriture qu'elle rendra service à de nouveaux amis, comme à des inconnues pour qui elle montre une empathie salutaire.
Loin d'êtres eux-mêmes extravagants, c'est un calme général qui se dégage de ce drama. Il est reposant, inspirant et nous envoie tellement d'ondes positives. Il nous apprend à communiquer autrement que par la parole. L'image, l'odeur, le goût…, La cuisine est un vecteur de communication essentiel et le calme qui règne lui-même dans le petit restaurant, normalement, lieu bruyant et animé, tranche avec l'abrupté des mots et la difficulté de les sortir calmement. Hiyori-chan livre ici une prestation de haut niveau. Ses bafouillements sonnent justes et il est fort à parier que l'on aura du mal à l'imaginer dans un autre rôle tant elle habite celui-ci. Mais elle a déjà prouvé qu'elle était un vrai caméléon. Son humanité et son empathie pour les autres, faits un bien fou en ces jours de plus en plus noirs pour notre pauvre monde. Il faut donc rapidement pousser la porte de cet Izakaya, afin de rassasier votre corps et surtout votre âme.
Was this review helpful to you?
Et on réplique encore et encore
La vengeance est un plat qui se mange froid, mais là, ça commence à sentir le réchauffé. Après Replica, je ne pensais pas me retrouver aussi vite face à un drama de vengeance « aux deux visages ». Même principe de chirurgie esthétique, même bannissement de tout sens moral et bien sûr de bon sens. Avec en prime un scénario et des scénettes dignes des pires sitcoms françaises. Alors, faut-il vraiment s’infliger le premier épisode de Musume no Inochi wo Ubatta Yatsu wo Korosu no wa Tsumi desu ka ? pour se faire un avis, ou cette chronique vous évitera-t-elle un ennui profond ?Eh bien, pas sûr qu’on s’ennuie réellement, mais ce sera aux dépens des intentions premières, de vouloir créer un drama psychologique tinté de thriller. Car si Replica faisait déjà rire par son absence totale de réalisme, cette fois, on atteint des sommets stratosphériques de what the fuck. Une quinquagénaire, incarnée par la grand-mère idéale Mizuno Miki, qu’on apprécie d’ordinaire dans des seconds rôles solides, se transforme, en quelques coups de bistouri et surtout en quelques jours, en une jeune femme à la plastique irréprochable, jouée par (qui peut dire le contraire) la magnifique Saitō Kyōko.
Ce non-sens n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le drama file, dès le premier épisode, vers la catastrophe télévisuelle, sans jamais dévier de sa trajectoire. Une chute du plus mauvais goût, comparée à un gâteau tombé au sol, avec des méchantes petites filles riches, dignes des belles-filles de Cendrillon, et un esthétisme rappelant La vengeance aux deux visages.
Après Ayashi Partner, je m’attendais à mieux de notre ancienne membre des Keyakizaka46. Mais on reste ici dans le drama contractuel, alimentaire et surtout dénué de toute valeur artistique.
Un produit calibré pour une consommation « fast-food », répondant à nos instincts les plus bas. La vengeance face aux gents trop riches, trop beau, trop jeunes. Il ne laissera sans doute aucune trace dans l’histoire des œuvres japonaises, mais pourra peut-être servir d’exemple dans les écoles de médias. Non pas pour apprendre à créer une œuvre durable, mais pour comprendre comment vendre comme du neuf, la centième fois, le même produit. Une note positive quand même, c'est évidement la bande son qui a le bon gout d'utiliser Rokudenashi et YukaDD. Deux artistes que j'adore, mais qui n'ont pas encore eu leur anisong killer, pour être reconnus en occident. Nul doute que ça viendra, bien plus vite que la notoriété de ce drama.
Was this review helpful to you?
L'amour, une énigme pour le sphinx
Voilà un couple que je rêvais de voir réuni dans un drama.Shison Jun et Kishii Yukino étaient faits pour se rencontrer. Si Jun m’énerve passablement dans ses rôles d’Asian lover, force est de constater qu’il réussit toujours la bascule du côté obscur. Et si l’amour unit ce couple impossible, la noirceur de l’âme et des actes est au cœur de cet excellent thriller rempli de trauma et d'amour. Certainement le meilleur du printemps 2025.
Ma passion pour l’actrice Kishii Yukino m’aveugle probablement dans mon jugement. Tout comme elle qui est touchée par la gentillesse, l’humour et l’éternel sourire adolescent de Jun, je refuse peut-être de voir l’évidence, pendant presque toute la série. Tout accuse son boyfriend dès le premier épisode : les preuves sont là, sous nos yeux, les motokare l'avertit, toute la police de Tokyo a réuni les indices…, mais non, ils passent du temps ensemble, à l’aquarium, au parc d’attractions, comme deux adolescents découvrant leurs premiers émois. C’est ça que j’apprécie chez Yukino-chan : sa fraîcheur, parfois sa candeur, mais elle apporte souvent la dose de bonheur nécessaire dans ses rôles quand on lui en donne les moyens. Et son partenaire est un miroir grossissant parfait.
Mais comme tous ces miroirs, il déforme la réalité, et très vite, on est perdu dans les sentiments, comme l’ensemble des personnages. Si on ajoute aux scènes de crime, horribles et dérangeantes, une jalousie sans fin, portée par des triangles amoureux impliquant bien trop de protagonistes, la confusion règne quasiment jusqu’au dernier épisode. Une vraie série qu’on a envie de binge watcher tant les retournements et les contradictions sont omniprésents, mais toujours sans tomber dans l’outrance. Les sentiments paraissent réels, ainsi que les rictus, trop fréquemment surjoués ailleurs pour donner un côté inquiétant à un personnage qui ne l’est pas du tout. Et c'est pourtant juste un manque dans une histoire, parfois un peu longue à mener sur 10 épisodes. Je pense au récent Kujaku no Dansu, trop diluer pour le rendre passionnant.
Mais ici, bravo à la scénariste et à la réalisatrice, qui ont l’intelligence de mener de front l’enquête autour du tueur en série et la romance, en rendant les deux aussi intéressants que réalistes. Komuro Naoko a quand même été aux commandes d'Anata no ban desu ou du moins estimé Shinhanninflag. Des références dans les retournements de cerveaux. Si certain(e)s diront : « Non, moi, je le quitte tout de suite ce cinglé » face à une mise en scène mal menée, ici, on est vraiment au cœur des relations et des hésitations. Ne pas fuir devient une option envisageable pour beaucoup d’entre nous. Certains acteurs forcent un peu leur jeu, les rendant du coup inquiétant plutôt par leur manque de naturel : l’enquêtrice, l’infirmière, le livreur, j’en passe et des meilleurs. C’est la loi du genre, mais je trouve qu’ici ça passe mieux, avec en plus une Morita Misato touchante par son manque d’assurance et son côté coincé.
Vous l’avez compris, les acteurs transcendent une histoire qui aurait pu être banale. Une série de crimes dans Tokyo, la routine, quoi… Il faut en avoir vu des enquêtes pour comprendre la spécificité de cette production. Je peux vous dire, sans que je sois à la recherche d'un scoop, qu’on est ici dans ce qu'on fait de meilleur.
Was this review helpful to you?
Beauté intérieure
Je suis surpris qu'à 23 ans Sakurai Hinako accepte encore de jouer le rôle d'une élève de 16 ans écervelée dans un school drama bourré de clichés. N'étant clairement pas la cible visée par cette histoire, certaines subtilités doivent m'échapper, mais on est loin de la double personnalité assez bien jouée de Janus no Kagami. Si en manga Mairu no Vich doit certainement être très drôle, bien écrit et dessiné (désolé, pas lu), l'adaptation en drama pourrait gagner en finesse. Les effets spéciaux pour faire scintiller les personnages passent au début et on peut même trouver ça original, mais les personnages sont surjoués au point que chaque situation révèle sa chute bien trop vite. Cela casse tout effet de surprise, nous poussant ainsi à l'ennui, alors que l'on devrait éclater de rire. Peut-être d'avoir attendu 10 ans avant d'adapter le manga de Sato Zakuri était bien trop long. Tellement de school dramas et de comédies romantiques sont depuis passés par là. Et je ne voudrais même pas compter ceux où le prince du lycée finit avec une fille banale, qu'il ou qu'elle ignore au début. De toute façon depuis Itazura na Kiss, aucune histoire de ce type ne pourra trouver grâce à mes yeux, alors... La perfection ne pouvant être dépassée.Alors, il faudra chercher ailleurs son bonheur. Dans l'humour potache, mais qui me touche que très rarement. Là on sent qu'on est vieux, mais les très jeunes adoreront. Dans le jeu des acteurs qui essayent de se rapprocher au maximum de l'univers shojo et school life (américain?). Dans les beaux gosses pour ses demoiselles ou messieurs, parfois sportif, parfois... maquilleur pro et lycéen(???). Et pour moi dans le jeu si particulier de Sakurai Hinako qui fait vite oublier son véritable âge pour habiter totalement son personnage. C'est même à se demander si elle a vraiment 16 ans dans la série, tant elle arrive à jouer parfaitement l'immaturité et le manque de confiance en elle. Je lui en donne à peine 12. Cela dit sa voix roque passe mal. Surtout lorsqu'elle se met à soliloquer, sa spécialité dans beaucoup de dramas.
Diffusée à l'heure du repas de midi, la cible de la série est claire, les ados et un peu la famille. Mais la série affiche tellement de stéréotypes sur la vacuité de la jeunesse, qu'elle joue complètement contre son camp, en cantonnant les lycéens japonais à des coquilles vides obsédés par les apparences. Et ne parlons pas de l'image de la femme, laissant le choix entre admiratrice et comme le titre l'indique si finement ... garce, avec comme seul atout dans la vie, son physique. Les clichées s'étendent même maladroitement vers la communauté gay, en l'image d'un frère que malheureusement beaucoup de japonais (et autres) imaginent comme le représentant du genre. Mais peut être que je me trompe.
Finalement, cette série sera un succès, car s'il y a bien une période de la vie qui unis le monde entier, c'est l'adolescence. Des séries comme Sauvé par le gong, il y en a eu des milliers et il y en aura encore. Et je préfère voir celles-ci comme un exutoire pour la jeunesse. Mais certainement pas un miroir de la société (japonaise), mais je sais que personne n'est dupe ici. Alors retirons ce maquillage qui masque si maladroitement les vrais sentiments de notre jeunesse.
Was this review helpful to you?

